Chaque année, les pensions de retraite sont revalorisées suivant l'évolution de l'inflation. Mais avec le contexte économique actuel, le débat concernant une sous-indexation des pensions a été relancé. Finalement, Emmanuel Macron a mis fin aux spéculations et annonce que l'indexation des pensions serait bel et bien maintenue en 2025.
Dès le mois de février, le ministre délégué chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave, avait lancé les hostilités en laissant entendre que la question d'une sous indexation des pensions en 2025 allait être étudiée. « Est-ce qu’on continue à indexer sur l’inflation l’ensemble de nos prestations, l’ensemble de nos transferts ? On aura, je crois, ce débat pour le projet de budget 2025 », avait-il déclaré.
Avec le recul de la croissance économique et l'augmentation du déficit budgétaire, plusieurs économistes ont défendu l'idée d'une sous-indexation des retraites. Il faut dire qu'une telle manœuvre avait déjà été appliquée par le passé. En 2019, en revalorisant les pensions de base à hauteur de 0,3 % (alors que l'inflation s'établissait à 1,3 % environ), l'État avait réussi à faire 2,8 milliards d'économies.
L'ancien directeur de cabinet de Muriel Pénicaud au ministère du Travail, Antoine Foucher, est, lui aussi, en faveur de l'application d'une telle mesure. « Nous n’avons plus le choix, notre endettement est tel que la charge des intérêts de la dette dépassera dans deux ou trois ans le budget de l’Éducation nationale : 60 milliards d’euros par an », avait-il plaidé
Sauf que Macron n'a pas affiché son adhésion à cette idée. Dès la prise de parole de Thomas Cazenave, le chef de l'État avait recadré ses ministres. « Le président a mis un shoot général en disant qu'il faut arrêter de sortir des mesures qui n'ont même pas été évoquées sauf si vous voulez perdre les élections », avait notamment indiqué un membre du gouvernement.
Mercredi 12 juin, lors de sa conférence de presse pour les élections législatives, le président de la République a définitivement mis un terme au suspense, en assurant que les pensions allaient bel et bien être revalorisées sur la base de l'inflation. « Le pouvoir d’achat des retraités n’est pas une variable d’ajustement », a-t-il indiqué.
Le chef de l'État rassure les retraités
En 2025, le gouvernement devra réaliser des économies de près de 20 milliards sur ses différentes dépenses. Plusieurs économistes avaient évoqué la piste d'une désindexation des pensions en s'appuyant sur la revalorisation du 1er janvier 2024 qui a coûté 14 milliards d'euros à l'État. Mais pour Emmanuel Macron, il n'est pas envisageable que le plan d'économies ne pénalise les pensions. « Les économies ne se feront pas sur le dos des retraités », a-t-il assuré lors de sa prise de parole.
