Retraite : quel sera le coût de la suppression de l’abattement fiscal de 10 % pour les pensionnés ?

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Deux personnes âgées regardant des lettres pour illustrer l'abattement fiscal pour les retraités
Retraite : quel sera le coût de la suppression de l'abattement fiscal de 10 % pour les pensionnés ? | Econostrum.info

La suppression de l’abattement fiscal de 10 % sur les pensions de retraite revient sur le devant de la scène. Réclamée par des institutions comme le Conseil d’orientation des retraites (COR) et soutenue par le Medef, cette mesure pourrait générer 4,5 milliards d’euros d’économies pour l’État. Toutefois, son impact serait loin d’être uniforme et dépendrait fortement des revenus des retraités.

Un avantage fiscal remis en question

Actuellement, l’abattement de 10 % s’applique automatiquement aux actifs et retraités, réduisant leur base imposable pour couvrir, en théorie, les frais professionnels. Cet argument est contesté pour les retraités, qui ne supportent pas de telles dépenses. D’après le Medef, cet avantage fiscal, qualifié d’ « aberrant », n’a plus lieu d’être.

La suppression de cet abattement concernerait principalement les retraités imposables et aurait un impact progressif selon les niveaux de revenu. Les retraités aux faibles pensions, souvent non imposables, seraient largement épargnés, tandis que les foyers aisés devraient assumer un alourdissement de leur impôt.

Les retraités aisés en première ligne de la suppression de l’abattement fiscal

Une étude récente de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) détaille les conséquences de cette suppression. Les 15 % des retraités les plus modestes, avec des revenus annuels inférieurs à 17 500 euros, ne seraient pas touchés. En revanche, les ménages au revenu moyen de 39 000 euros subiraient une perte fiscale de 540 euros par an. Les foyers les plus aisés, avec des pensions complétées par d’autres revenus, pourraient perdre jusqu’à 860 euros par an.

Pour les tranches marginales d’imposition les plus élevées (45 %), la perte pourrait atteindre 1 855 euros. À titre de comparaison, un couple percevant une pension cumulée de 41 100 euros par an perdrait environ 453 euros d’économies d’impôt.

Une mesure plus équitable selon ses partisans

Les défenseurs de la réforme, comme le Medef et le COR, soutiennent que cette suppression ciblerait davantage les retraités aisés, tout en épargnant les plus modestes. Contrairement au gel de la revalorisation des pensions sur l’inflation, qui aurait affecté uniformément tous les retraités, cette mesure serait jugée plus juste. Les économies pour les finances publiques seraient équivalentes, mais mieux réparties.

Une réforme encore incertaine

Pour l’instant, aucune décision n’a été prise concernant cette réforme fiscale. Elle s’inscrit néanmoins dans un contexte de resserrement budgétaire et de recherche d’alternatives pour réduire le déficit. La suppression de l’abattement fiscal pourrait devenir un levier important pour financer les besoins croissants de l’État sans impacter les catégories les plus vulnérables.

Cependant, les retraités aisés pourraient percevoir cette mesure comme une injustice, dans un climat économique déjà tendu. Entre considérations budgétaires et équité sociale, le gouvernement devra trouver un équilibre délicat pour éviter de creuser les inégalités. Une décision est attendue dans le cadre du prochain budget 2025.

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