Une réforme des retraites des agriculteurs fait partie des mesures annoncées dans le projet de loi de finance de 2025. Elle permettra à la moitié des nouveaux retraités de profiter d’une hausse moyenne de 120 euros par mois.
Retraite des agriculteurs : vers l’alignement du calcul des pensions sur celui du régime général dès 2025
Dans le cadre du projet de loi de finance de 2025, une mesure visant à revaloriser les pensions des travailleurs du secteur de l'agriculture est envisagée. Elle consiste à aligner le mode de calcul du régime des agriculteurs au régime général, soit à prendre en compte les 25 meilleures années de service.
Si cette mesure, qui concerne 400 000 chefs d'exploitation non salariés selon France Info, représente une avancée pour la Coordination rurale, elle ne satisfait pas les syndicats. Et pour cause, cet alignement, prévu par la loi Dive, devait entrer en vigueur en janvier 2026. En raison de la situation financière que traverse la France, son application a été retardée à janvier 2028. « Les retraites, c'est comme le carburant, ça faisait partie du totem de nos manifestations des mois de janvier-février. Ces signaux, il faut les donner maintenant », s'est indigné l'un des vice-présidents de la FNSEA, Luc Smessaert, à France Info.
Toutefois, il reconnaît que cette mesure représente une hausse de revenus non négligeable pour les petites retraites. « Ce qui a été calculé, c'est à peu près pour la moitié des futurs retraités agricoles, 120 euros de mieux par mois. Ce n'est quand même pas rien quand on a 1 000 euros de retraite », a-t-il assuré. Les syndicats des agriculteurs continuent de réclamer d'autres dispositions pour améliorer les pensions des employés agricoles, d'autant plus que, dans 10 ans, plus de la moitié auront pris leur retraite.
La priorité aux petites retraites
D'autre part, pour la Confédération paysanne, il existe des problèmes bien plus urgents à régler. Le syndicat évoque les petites pensions, précisant que la Loi Chassaigne, qui consiste à remonter le minimum à 85% du Smic, ne suffit pas. Selon la porte-parole nationale, Laurence Marandola, « il faut tirer les plus mauvaises pensions vers le haut », a-t-elle déclaré sur Franceinfo. Elle mentionne également qu'aujourd'hui encore, certains retraités du secteur agricole perçoivent de maigres pensions de 400 euros.
De son côté, la présidence de la Coordination rurale, Véronique Le Floch, demande la prise en compte de la pénibilité du travail des agriculteurs. Elle rappelle qu'ils exercent dans des conditions difficiles à l'extérieur. En plus d'être exposés à des bruits assourdissants, ils doivent fournir un effort physique intense en soulevant des charges lourdes.
Lors de son intervention sur RMC Aujourd'hui, lundi 21 octobre, le ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, a fait part de ses préoccupations vis-à-vis des petites pensions. « Je suis prêt à ce qu'on ait une ouverture sur les petites retraites », a-t-il déclaré. Et d'ajouter : « Est-ce que c'est 1 200 euros, 1 400 euros ? Il faudra trouver le bon curseur, mais moi je veux qu'on protège les petites retraites. ».