Dans le cadre des discussions sur le budget 2026, Gabriel Attal, ministre des Comptes publics et président du groupe Ensemble pour la République (EPR), propose un amendement visant à introduire un système de capitalisation pour le financement des retraites.
Ce dispositif consisterait à verser 1 000 euros sur un fonds dédié à la retraite dès la naissance de chaque enfant, sans condition de ressources. L’objectif est de renforcer le financement des retraites en diversifiant les sources de financement, tout en impliquant les générations futures dans l’accumulation de capital.
Selon les détails fournis par Le Parisien, cet amendement sera déposé au projet de loi de finances 2026. Le fonds de capitalisation serait alimenté initialement par l’État, puis pourrait être complété par les parents et grands-parents de l’enfant jusqu’à ses 18 ans. Ce système offrirait aussi un abattement fiscal pour encourager les contributions volontaires des familles. Ce modèle s’inspire en partie de propositions similaires faites dans d’autres pays, notamment par Donald Trump, qui a proposé un concept de comptes d’investissement ouverts à la naissance aux États-Unis.
Coût estimé et objectifs du système de retraite par répartition
Le coût de cette mesure serait d’environ 660 millions d’euros par an, sur la base de 660 000 naissances annuelles en France. Gabriel Attal et les membres de son groupe estiment que cette approche pourrait alléger à terme le système de retraite par répartition tout en diversifiant les mécanismes de financement. Selon l’exposé des motifs, le système vise à permettre une accumulation de capital personnel pour chaque jeune, tout en orientant l’épargne vers l’économie nationale, notamment pour financer des entreprises stratégiques et la transition énergétique.
Un autre amendement proposé par le député Paul Midy prévoit un dispositif similaire, mais cette fois-ci, le fonds serait abondé à hauteur de 1 000 euros lorsque l’enfant atteint ses 18 ans. Ces propositions visent à établir une relation plus directe entre les jeunes générations et le financement de leur retraite, en promouvant l’investissement dans le capital national.
Le gouvernement justifie cette initiative comme une réponse aux défis financiers posés par le vieillissement de la population et l’insoutenabilité à long terme du seul système par répartition. L’objectif est de préparer les futures générations à leur propre retraite tout en contribuant à la stabilité économique du pays.
Réactions des syndicats et perspectives
Cette proposition a suscité des réactions variées parmi les syndicats. La CGT et FO se sont opposées à l’introduction d’une dimension capitaliste dans le financement des retraites, tandis que la CFDT et la CFTC se montrent plus ouvertes, bien que considérant que la capitalisation ne devrait pas constituer l’élément principal du financement des retraites.
Cette mesure sera examinée dans un premier temps en commission des Finances, avant d’être discutée en séance publique à l’Assemblée nationale. Les débats à venir sur cette proposition devraient également coïncider avec la conférence sociale organisée par le ministère du Travail, présidé par Jean-Pierre Farandou, qui vise à réunir syndicats et patronat pour discuter des réformes du système de retraites.
Ainsi, Gabriel Attal propose la création d’un fonds de capitalisation dès la naissance de chaque enfant dans le but de financer une partie des retraites. Ce projet, qui suscite des débats politiques et syndicaux, pourrait faire évoluer le modèle de financement des retraites en France, en introduisant une part de capitalisation en complément du système par répartition traditionnel.








