Alors que le phénomène El Niño continue de s'affaiblir, La Niña s'apprête quant à elle à faire son retour. Responsable du rafraîchissement du climat au niveau mondial, ce phénomène devrait faire son retour dès l'automne prochain, selon les prévisions des spécialistes.
Dans leur dernier bulletin de prévisions, les océanographes américains de la Noaa (National Oceanic and Atmospheric Administration) affirment, en effet, qu'il y a 90% de chances pour que le phénomène La Niña fasse son retour à l'automne prochain. De l'autre côté, ces mêmes spécialistes indiquent que les chances de revoir El Niño en 2024 sont quasi nulles.
Alors que tout portait à croire que l'année 2024 allait être la plus chaude de l'histoire, l'arrivée de la Nina pourrait donc changer totalement la donne. Selon le site Tameteo, ce phénomène pourrait représenter des différences de près de -1,5 degré par rapport à la moyenne de référence (ère pré-industrielle).
Pour rappel, La Niña se manifeste par une chute significative de la température au niveau de la surface des eaux de l'est de l'océan Pacifique. Cela s'explique par le renforcement des vents et des courants à l'ouest de l'océan Pacifique qui déplacent les eaux chaudes de surface vers le continent asiatique.
Ce phénomène, à l'opposé d'El Niño, est notamment responsable du refroidissement de la température à la surface de toute la terre. Mais à cause du réchauffement climatique, « le rafraîchissement qui pourrait survenir sera un peu plus faible » que le réchauffement provoqué par El Niño. C'est en effet ce qu'avait expliqué Pierre Bonnin, climatologue à Météo France.
L'effet de La Niña peut néanmoins être différent d'une zone géographique à une autre. Ce phénomène provoque un temps plus humide en Australie, en Asie du Sud ou dans le nord de l’Amérique du Sud. Alors qu'au Moyen-Orient et dans le sud des États-Unis, La Niña provoque de la sécheresse.
Quel impact de La Niña sur la France ?
Pour ce qui est de la France, « les étés en période Niña peuvent être caractérisés par une circulation océanique perturbée, entraînant un temps changeant en France, mais également par des anticyclones renforcés sur l'Europe centrale. Ces situations peuvent causer des vagues de chaleur sur notre pays », avait expliqué Régis Crepet, météorologue sur la Chaîne Météo.
Mais comme La Niña devrait se manifester à l'automne prochain, le phénomène est donc à redouter plus en hiver, « en refroidissant globalement l’hémisphère nord en raison des modifications des centres d’action (anticyclones polaires renforcés notamment », avait indiqué le spécialiste, précisant que La Niña « est généralement synonyme d’hiver précoce en France, mais il est trop tôt pour aborder ces échéances ».