Les changements climatiques et la persistance du réchauffement de la planète, conjugués au retour du phénomène naturel La Niña, risque de favoriser une saison des ouragans intense et violente, avertissent les spécialistes.
La saison des ouragans risque même de s’inviter plus tôt que prévu. En effet, le National Hurricane Center des États-Unis alertait déjà, la semaine dernière dans sa première surveillance de l’année, sur un risque d’ouragan à partir d’une zone de l’océan Atlantique. Cela intervient à « plus d’un mois avant le début officiel de la saison des ouragans, qui court du 1ᵉʳ juin au 30 novembre avec une phase particulièrement intense d’août à octobre », fait remarquer le BFM.
L’équipe de recherche sur la météo tropicale et le climat de la Colorado State University « anticipe jusqu’à 23 tempêtes significatives, dont onze ouragans et cinq d’une force majeure cette saison », rapporte USA Today. Du jamais prévu jusque-là par cet organisme. D’autres spécialistes de Pennsylvanie tablent sur des statistiques encore plus importantes, en prévoyant de 27 à 39 tempêtes. Ce sont là des prévisions qui tournent autour du record jusque-là établi avec 30 tempêtes en 2020. La moyenne annuelle tournerait autour « de 14 tempêtes tropicales dont sept se transforment en ouragans », d’après des relevés effectués sur une trentaine d’années à partir de 1991.
La transition d’El Niño vers La Niña accentue le développement des ouragans
« Tout porte à croire que la saison sera extrêmement active : les températures de l’eau de l’Atlantique atteignent encore des records de chaleur et la transition vers La Niña est assez rapide », a déclaré Phil Klotzbach de l’université du Colorado auprès du média américain. Les scientifiques expliquent que la formation d’un ouragan est possible dès que la surface de l’eau atteint les 26°, un seuil largement dépassé l’an dernier au large de la Floride, où la barre des 38° a été franchie.
Conséquence directe du dérèglement climatique, l’atlantique nord est plus chaud que la normale. Le phénomène naturel El Niño provoque également la hausse de température. Le National Hurricane Center des États-Unis « prévoit que cela perdure au moins jusqu’au mois de septembre ».
Les spécialistes soulignent toutefois le double impact du phénomène El Niño qui, d’un côté, contribue à augmenter la température des océans, et en parallèle à freiner la formation et la multiplication des tempêtes tropicales en produisant des régimes de vents bloquant dans l’Atlantique. « Cette anomalie naturelle se produit de manière cyclique, tous les deux à sept ans. Par conséquent, alors qu’elle battait son plein l’année dernière, 2023 aurait dû connaître une saison des ouragans moins intense que la moyenne », relève le média.
Sauf qu’il semblerait que l’impact d’El Niño serait finalement sans grandes conséquences du fait que la surchauffe des océans, liée au dérèglement climatique, a largement surpassé les effets produits par le phénomène météorologique. Désormais, les scientifiques évoquent de plus en plus un retour de La Niña. Un phénomène qui agit refroidissant le climat. Et contrairement à El Niño, La Niña favorise, voire accentue, le développement des ouragans.
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