Ce n’est pas la première fois que la dette publique est mise sur le dos des collectivités locales. Pour rappel, l’ancien ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait proliféré de telles accusations pendant son gouvernement. Selon la nouvelle ministre déléguée chargée de la Ruralité, du Commerce et de l’Artisanat, Françoise Gatel, ces accusations sont infondées.
« L’accusation de l’ancien ministre de l’Économie est une faute professionnelle », a-t-elle dénoncé auprès de France Bleu Armorique ce jeudi 3 octobre. « Chacun doit contribuer à une situation budgétaire redressée, mais les collectivités ont des budgets de fonctionnement en équilibre, elles investissent, ce qui fait aussi tourner l’économie », a-t-elle détaillé. Elle explique, d’autre part, que ces collectivités sont confrontées à des dépenses obligatoires, mises en place par le gouvernement, qui représentaient deux milliards d’euros en 2022. Interrogée à propos de la volonté de la Cour des comptes de supprimer 100 000 emplois, elle confie ne pas avoir lu le rapport, mais elle considère le chiffre avancé comme douteux.
Un avis que partage la secrétaire générale de l’Association des maires de France (AMF) et maire de Lampertheim, Murielle Fabre, invitée sur France Inter le 3 octobre, qui affirme que la dette publique des collectivités est stable depuis 1995. « La Cour des comptes a une fâcheuse tendance à avoir une vision catastrophique de la gestion des collectivités et propose des solutions qui ne sont plus aujourd’hui le modèle sur lequel on doit s’appuyer pour pouvoir avoir une vision un peu plus saine de nos finances publiques », a-t-elle dénoncé.
Des restrictions qui devront réaliser une économie estimée à 4,1 milliards d’euros par an, dès 2030
À travers la suppression de ces 100 000 postes, l’État pourrait atteindre une économie budgétaire de 4,1 milliards d’euros par an à partir de 2030. Selon le rapport de la Cour des comptes, le nombre d’effectifs des collectivités a augmenté de façon démesurée entre 2011 et 2021 et appelle, par conséquent, à un retour à la normale. « Entre 2011 et 2021, les effectifs d’agents locaux ont crû d’un peu plus de 100 000 agents (soit + 5,5 %), en l’absence, pourtant, de nouveaux transferts de compétences de l’État aux collectivités », peut-on lire dans le rapport de la Cour des comptes.
Un chiffre démenti par Murielle Fabre. « L’augmentation de nos effectifs n’est pas aussi importante que ce qu’on peut lire dans le rapport de la Cour des comptes. », a-t-elle déclaré à France Inter. L’AMF plaide alors pour « une autonomie financière et fiscale » pour les collectivités locales. Pour rappel, le Premier ministre, Michel Barnier, avait déclaré être ouvert aux négociations avec les collectivités avant la prise de décision. La directrice générale de l’AMF réclame donc « un véritable dialogue, une collaboration étroite plutôt ».
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