La pandémie de Covid-19 a sévèrement mis à mal le secteur de la restauration. Outre les nombreuses faillites subies par les restaurateurs, la profession peine toujours à recruter des saisonniers. La ville de Chinon, en Indre-et-Loire, est un parfait exemple de cette difficulté rencontrée par les restaurateurs. Une véritable pénurie de travailleurs saisonniers y est constatée depuis quelques années. Le manque de personnel dans cette région promet aux restaurateurs une nouvelle saison sous tension.
Le manque de saisonniers qualifiés dans la restauration en France
Dans une déclaration à France Bleu, Yohann, un restaurateur avec plus de 30 ans d’expérience, s’impatiente : « J’espère que c’est bientôt la fin. On est arrivés au bout ». Le professionnel de 47 ans vient de mettre son établissement en vente. Une décision qu’il justifie, en partie, par le manque de personnel. « Cela va faire plus d’un an que je n’ai reçu aucun CV, personne ne s’est présenté spontanément », déplore-t-il.
Le manque de personnel contraint certains restaurateurs à revoir le fonctionnement de leur établissement. Dans certains cas, ils sont contraints de ne proposer qu’un service au lieu de deux. D’autres ne sont plus en mesure d’assurer le service du week-end, ou se voient imposer des jours de fermeture supplémentaire au cours de la semaine.
Par manque de personnel, ce restaurant routier emblématique de l'Indre fermera du 7 au 20 août
«Plus personne ne veut travailler dans la restauration…»https://t.co/oUrWOcVLBi
— La Nouvelle République (@lanouvellerep_) July 19, 2023
Une diminution du nombre de couverts
Yohann et son épouse, eux, se voient contraints d’augmenter leur volume de travail. Ils souffrent cependant de ce rythme de travail effréné et doivent même prendre un jour de récupération supplémentaire, en plus du dimanche. Aussi, ils ont dû réduire leur service et fermer leur restaurant au plus tard à 21 heures.
« Je fais des contrats de 25 à 30 heures pour qu’ils (saisonniers) ne puissent justement ne pas être épuisés par le travail, et pouvoir travailler correctement quand ils sont présents », explique Yohann. Cette méthode lui a permis de conserver ses saisonniers chaque été depuis huit ans.
Assurer un service minimum pour les touristes
La mairie de Chinon a bien conscience de l’impact du manque de saisonniers dans la restauration sur l’activité touristique locale. Elle a récemment organisé une rencontre avec les professionnels du secteur, afin de mettre en place des solutions durables, pour répondre aux besoins des touristes en matière de restauration.
« Un certain nombre d’entre eux ont changé leur méthode de service, ont décalé leurs horaires, proposent une offre un peu moins complète, mais plus tardive qui permet d’accueillir une autre clientèle qui était rejetée après 21h (…). La mairie met à disposition les espaces publics. Nous le faisons avec un tarif qui est bas, de 4,80 euros. C’est très modique comme coût, et ça doit permettre d’accompagner cette dynamique pour que tout le monde s’y retrouve » explique Jean-Luc Dupont, le maire de Chinon.
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