Une enquête réalisée par la Commission nationale des titres-restaurants (CNTR) avec C-Ways, relayée par France Info le 25 novembre, démontre que les acteurs économiques ont pu réaliser des bénéfices conséquents grâce aux tickets-restaurant. Des titres de paiement qui représentent une aide cruciale pour les salariés précaires.
Restauration et commerces : les grands gagnants des tickets-restaurant en 2023
Selon une étude sur les bénéfices réalisée par les restaurateurs, distributeurs et commerces de proximité, la CNTR a révélé l'importance des tickets-restaurant et leur enjeu pour les salariés. Chaque année, ces titres de paiement profitent à 5,4 millions d'employés, leur permettant de financer leurs repas, mais aussi leurs courses alimentaires depuis 2022.
Dans un contexte de crise, le gouvernement avait permis l'usage des tickets-restaurant pour l'achat de produits alimentaires non préparés, tels que le riz, les pâtes, les œufs et autres denrées essentielles. Alors que cette dérogation devait prendre fin le 31 décembre, l'Assemblée a voté, le 20 novembre, pour une prolongation de deux ans. Une mesure à laquelle la CNTR vient de s'opposer à travers sa récente enquête. Dans le détail, cette étude, relayée par France Info, révèle qu'un montant de 14 milliards d’euros a « directement bénéficié aux acteurs économiques » au cours de l'année dernière.
Dans le détail, 8,6 milliards d'euros ont profité aux restaurateurs, que l'enquête désigne comme étant les principaux bénéficiaires. En seconde position, on retrouve les grandes et moyennes surfaces, qui ont réalisé un bénéfice de 2,9 milliards d'euros. Cette même somme a été amassée par les commerces de proximité, tels que les traiteurs et les boulangeries. Au vu de ces chiffres importants, la CNTR préconise une réforme des tickets-restaurant.
La CNTR « contre toute pérennisation » des tickets-restaurant
À travers son rapport d'enquête, la CNTR a démontré l'importance du ticket-restaurant qui profite à la fois aux salariés et aux acteurs économiques. En 2024, « près de 100 000 emplois directs sont soutenus par les titres-restaurant, dont 76 000 dans le secteur de la restauration et moins de 7 500 dans la distribution alimentaire », peut-on lire dans l'étude. Elle souligne, également, que la suppression de ce dispositif aura de lourdes répercussions. « L'étude estime que 40 000 emplois pourraient disparaître, affectant gravement le secteur de la restauration, mais aussi les commerces alimentaires indépendants et leurs écosystèmes », explique la CNTR.
Par conséquent, la commission encourage « revalorisation progressive des montants du ticket-restaurant pour mieux refléter le coût réel des repas équilibrés ». Elle appelle, également, à une « distinction claire entre la restauration du salarié pendant sa journée de travail et l'achat de préparations alimentaires immédiatement consommables et l'achat des produits alimentaires non-immédiatement consommable ». Or, elle s'oppose à la prolongation de deux ans votée à l'Assemblée nationale et se dit favorable pour maintenir la dérogation durant 6 mois supplémentaires, voir un an, le temps de mettre en place une réelle réforme.