Le RER E franchit une étape clé avec son extension à plein régime jusqu’à Nanterre. Désormais opérationnel en heures de pointe, ce projet ambitieux promet d’améliorer la fluidité du réseau francilien, malgré des retards persistants pour son prolongement complet jusqu’à Mantes-la-Jolie. Décryptage d’une avancée attendue par des milliers d’usagers.
Le RER E jusqu’à Nanterre : la ligne vient d’être prolongée à plein régime vers l’ouest
Dès ce dimanche, le prolongement à l’ouest du RER E, baptisé Éole, entre en service à plein régime jusqu'à Nanterre-la-Folie. Après plusieurs mois de fonctionnement limité aux heures creuses, la ligne offre désormais un service complet, répondant aux attentes de milliers d’usagers. Retour sur cette avancée majeure et ses implications pour les transports en commun en Île-de-France.
Le prolongement à l’ouest du RER E, inauguré en mai dernier, était jusqu’à présent limité à certaines plages horaires. Dès aujourd’hui, la ligne fonctionne toute la journée, y compris en heures de pointe, avec un train toutes les quatre minutes. Cette montée en puissance a été rendue possible grâce à l’arrivée de 34 nouvelles rames de RER Nouvelle Génération (RER NG), augmentant la capacité de transport de 20 %. Les trains du RER E provenant de l’est desservent désormais directement Nanterre-la-Folie, supprimant les changements intermédiaires en gare de Haussmann-Saint-Lazare ou Magenta.
Les responsables du projet, Île-de-France Mobilités et Transilien SNCF Voyageurs, se félicitent de cette interconnexion est-ouest, qu’ils présentent comme « la ligne de RER la plus rapide de la région ». Avec des trains atteignant 120 km/h, il faut désormais 10 minutes pour relier La Défense à la gare du Nord et 24 minutes pour parcourir l’axe La Défense-Val de Fontenay.
Cette nouvelle offre devrait également soulager d’autres axes saturés du réseau, comme le RER A, avec une baisse estimée à 15 % de la fréquentation entre Châtelet-Les Halles et La Défense, ainsi que les RER B et D entre Magenta et Châtelet.
Après le prolongement de la ligne RER E, le réseau sera encore plus ambitieux malgré des retards
L’extension complète du RER E jusqu’à Mantes-la-Jolie, initialement prévue pour 2026, a pris du retard. La mise en service progressive est annoncée pour début 2027 avec un service complet attendu d'ici à 2029. Cette situation suscite des critiques, notamment de la présidente de la région, Valérie Pécresse, qui déplore les dépassements budgétaires et les retards répétés. « Nous sommes en colère face à un projet en surcoût de 50 % », a-t-elle confié au journal Le Parisien. Le coût total est désormais estimé à 5,4 milliards d’euros, contre les 3,7 milliards initiaux.
Parmi les usagers, les avis sont mitigés. « C’est une vraie avancée, mais il était temps que ça arrive », confie Jean-Marc, un utilisateur régulier de la ligne, interrogé par Le Figaro. D’autres expriment des réserves sur les prochains retards indiqués pour l’extension vers Mantes. Toutefois, les prévisions de fréquentation atteignent 650 000 voyageurs par jour, renforçant le rôle central du RER E dans le réseau francilien.
Avec ce prolongement, le RER E marque une nouvelle étape pour répondre aux besoins de mobilité d’une région en pleine transformation. Malgré les défis restants, cette avancée représente un soulagement pour de nombreux Franciliens, en attendant l’achèvement du projet d’ici la fin de la décennie.