Pour éviter de nuire à la concurrence dans le secteur de l’automobile, le gouvernement prévoit de surtaxer les véhicules électriques importés de Chine. Une mesure qui n’est pas sans conséquences pour l’industrie agroalimentaire.
Quelles seront les répercussions sur l’industrie agroalimentaire française de la décision de la Chine d’augmenter les taxes
Vendredi 4 octobre, les États membres de l'Union européenne ont approuvé la décision de faire grimper les droits de douane jusqu'à 35 % sur les voitures électriques importées de Chine. En réponse à cette mesure, l'empire du Milieu compte augmenter les taxes sur le cognac, les produits laitiers et la viande de porc.
Pour se mettre dans le contexte, l'objectif de la Commission européenne à travers cette mesure est d'éviter de causer un déséquilibre au niveau du secteur de l'automobile. En effet, sans cette surtaxe, les prix des véhicules électriques chinois seraient significativement inférieurs à ceux des constructeurs européens. Cela mettrait en péril la compétitivité au sein de ce secteur, au détriment des fabricants européens. De son côté, la Chine ne compte pas passer outre cette mesure et vient d'ouvrir une enquête pour dumping sur des produits importés d'Europe, selon nos confrères d'Ouest France.
Pour rappel, le dumping est une pratique déloyale qui consiste à vendre une marchandise à des prix artificiellement bas sur un marché extérieur. Les produits visés par la Chine sont nombreux, dont le cognac, qui risque d'être soumis à une surtaxe très prochainement. Dans les faits, l'empire du Milieu a donné l'ordre aux douanes, à partir du 11 octobre, de réclamer une caution aux importateurs de cognac. Si la surtaxe de 35 % sur les véhicules électriques est appliquée, la caution sera débitée au titre d'une surtaxe sur cette eau-de-vie qui pourrait atteindre les 35 %.
Un conflit qui met en péril le secteur agroalimentaire en raison de l'augmentation des taxes
Cette mesure risque de faire chuter les revenus des producteurs de cognac, d'autant plus que la Chine représente à elle seule 25 % de l'importation de cette boisson alcoolisée. Une situation dramatique pour le Bureau national français interprofessionnel du cognac (BNIC). « La filière est sacrifiée, victime collatérale d’un conflit politique qui la dépasse », dénonce le président du BNIC, Florent Morillon, selon Ouest France.
Et il faut dire que le cognac n'est pas la seule denrée exportée qui devra faire face à une surtaxe. Pour rappel, la Chine a déjà ouvert une enquête pour dumping qui visait la viande de porc importée depuis l'Europe. La capitale, Pékin, s'est chargée d'adresser des questionnaires à trois entreprises suspectées de cette pratique, situées aux Pays-Bas, en Espagne et au Danemark. Et c'est en fonction des réponses à ses questions que sera calculée la surtaxe.
Si elle entre en vigueur, la filière risque de lourdes conséquences. « En cas de droits de douane trop importants, les flux d’exportation pourraient diminuer, et on risque de vendre moins cher la viande. Au final, la valeur du cochon sera moindre, avec des répercussions possibles sur l’ensemble de la filière, jusqu’aux éleveurs », craint la directrice d’Inaporc, Anne Richard, rapporte Ouest France.