Alors que la rénovation énergétique est devenue une priorité en France, 64 % des ménages considèrent que son coût trop élevé est le principal obstacle à la réalisation des travaux. Un sondage réalisé par la Caisse d’Épargne, publié en exclusivité par Capital, révèle que malgré l’interdiction progressive de mise en location des passoires thermiques, de nombreux propriétaires restent bloqués par des difficultés financières.
Depuis le 1er janvier 2025, les logements classés G sur le diagnostic de performance énergétique (DPE) ne peuvent plus être mis en location. Cette interdiction sera étendue aux logements classés F en 2028 et E en 2034. Pour continuer à louer, les propriétaires doivent entreprendre des travaux d’isolation et d’amélioration énergétique, un chantier souvent coûteux. Selon la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), la rénovation d’un logement classé G peut atteindre en moyenne 40 000 euros, un montant dissuasif pour de nombreux ménages.
Des solutions de financement encore insuffisantes
Si 92 % des Français estiment que la rénovation énergétique est un enjeu majeur pour la transition écologique, peu disposent des ressources nécessaires pour engager les travaux. La moitié des sondés souhaite que les banques proposent plus de financements adaptés, notamment pour l’isolation et l’installation de panneaux solaires.
En réponse, la Caisse d’Épargne et d’autres établissements bancaires développent des solutions comme l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ), qui permet d’emprunter jusqu’à 50 000 euros sans intérêt pour des rénovations d’ampleur. En 2024, plus de 52 000 éco-PTZ ont été accordés, représentant un financement total de 740 millions d’euros. Certaines banques, comme La Banque Postale, proposent également des crédits à taux réduits pour les acquéreurs de passoires thermiques, à condition d’améliorer la performance énergétique du logement dans un délai défini.
Une banque dédiée à la rénovation énergétique en réflexion
Malgré ces dispositifs, l’accès aux financements reste compliqué pour de nombreux propriétaires, en raison du reste à charge souvent élevé. C’est pourquoi le gouvernement étudie la création d’une banque de la rénovation énergétique, qui viendrait compléter les offres bancaires classiques et faciliter l’accès aux prêts pour les ménages modestes. Une mission a été confiée aux sénatrices Amel Gacquerre et Marianne Margaté pour étudier la faisabilité de ce projet, comme l’a indiqué Capital.
Alors que la transition énergétique devient une priorité nationale, le défi reste de rendre la rénovation plus accessible financièrement. Sans un soutien renforcé, une partie des propriétaires pourrait renoncer aux travaux, limitant l’impact des nouvelles réglementations et freinant la lutte contre les passoires thermiques.