Dans un contexte de déficit budgétaire, le gouvernement avait prévu d’augmenter le reste à charge des patients après les remboursements de la Sécurité sociale pour réaliser des économies. Alors qu’il devrait connaître une hausse de 10%, la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a finalement annoncé une progression de 5% sur les consultations et les médicaments.
Santé : ce qui va changer pour vos remboursements en 2025
Le déficit de la Sécurité sociale a atteint 18 milliards d'euros. Un montant conséquent que le gouvernement entend réduire en effectuant un déremboursement sur les frais médicaux des patients. Lors de l'ouverture des débats à propos du projet de loi de finances de 2025 au Sénat, le 18 novembre, la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a annoncé une baisse de 5% sur le ticket modérateur.
Pour rappel, le ticket modérateur, qui correspond au reste à charge du patient, n'est pas soumis au remboursement de la Sécurité sociale. La responsable précise, d'autre part, que le remboursement sur les frais des médicaments va également baisser de 5%. En effet, comme le rappelle Merci pour l'info, la prise en charge de l'Assurance maladie sur les consultations médicales sera de 65% en 2025, contre 70% actuellement. En ce qui concerne les médicaments, qui sont actuellement soumis à des prises en charge de 65%, 30% et 15%, chaque taux baissera de 5%, passant à 60%, 25% et 10%.
Cette mesure n'apparait pas dans le texte du projet de loi de finances de 2025, mais sera ajoutée par arrêté ministériel. Alors que le gouvernement souhaitait initialement acter une baisse de 10%, pour récupérer une économie de 1,1 milliard d'euros, il sera finalement question de 900 millions d'euros à travers ces restrictions.
« On aggrave la difficulté d'un accès aux soins pour bon nombre de personnes »
Ainsi, la différence sera couverte par les complémentaires santé qui vont répercuter, à leur tour, cette hausse sur les cotisations des assurés. Une situation qui indigne Gérard Raymond, le président de France Assos Santé : « On fait payer les usagers de la santé une fois de plus. Nous sommes inquiets de ces mesures qui vont renforcer l'iniquité et les inégalités de soins dans ce pays », a-t-il déploré au micro de France info le 18 novembre. Il explique que cette mesure aura un impact direct sur les patients, qui assisteront à la hausse des frais de leur complémentaire santé.
« Les personnes les plus défavorisées sont certainement ceux qui ont besoin de plus de soins sans compter les dépassements d'honoraires et les restes à charge inclus dans le système de santé. On aggrave la difficulté d'un accès aux soins pour bon nombre de personnes », a-t-il alerté.
Il faut dire qu'en France, 5% des citoyens ne sont pas couverts par une complémentaire santé. « Ceux qui sont défavorisés, qui n'ont pas d'assurances complémentaires, seront beaucoup moins soignés. Ils ne pourront pas trouver une offre répondant à leurs besoins », ajoute le président de France Assos Santé, qui suggère aux acteurs de la santé de trouver le moyen de supprimer les soins qu'il considère comme étant « redondants ».