Emmanuel Macron a affiché sa volonté d’« accélérer la réindustrialisation » de la France. Au mois de mai, il recevait les industriels français à l’Élysée pour détailler ses plans menant à la réindustrialisation française.
Une réindustrialisation à laquelle ne se prête toujours pas l’ensemble des acteurs industriels français. Le géant français de l’automobile Peugeot a commencé la production de son modèle e-208 à Saragosse, en Espagne. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, continue de militer pour rapatrier la production de ce modèle sur le sol français. Pour sa part, le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, ne l’envisage pas.
Les relations tendues entre le ministre et Stellantis entravent le défi de la réindustrialisation
Les relations entre le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, et le président du groupe Stellantis, Carlos Tavares, ont connu des jours meilleurs. Un différend oppose, en effet, les deux hommes au sujet de la production du modèle e-208 de Peugeot en France. « Le défi industriel pour la France, c’est de construire non seulement des véhicules haut de gamme, mais aussi des petits véhicules électriques comme la Peugeot e-208 sur notre territoire », a déclaré le ministre sur RMC.
« Je souhaite que le patron de Stellantis, Carlos Tavares, relève le gant et relève ce défi », ajoute Bruno Le Maire. « Nous apportons des aides, nous aidons l’industrie, nous essayons de favoriser l’achat de véhicules électriques sur le territoire. Je souhaite que les industriels fassent preuve aussi, tout simplement, d’un peu de patriotisme économique », a-t-il plaidé.
Pour l’instant, le président de Stellantis oppose une fin de non-recevoir au ministre de l’Économie. « L’équation économique liée à la relocalisation forcée de ce projet ne serait ni dans l’intérêt de l’entreprise ni dans celui du pays. D’ailleurs, demande-t-on à Elon Musk ou à BYD de fabriquer des voitures du segment B en France quand on cherche à les y attirer ? » s’est-il demandé.
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12 modèles électriques produits en France
Stellantis a, par ailleurs, prévu d’investir dans ses usines déjà présentes en France. Il devrait y produire 12 modèles électriques, en majorité des SUV de moyenne gamme. Cette production sur le sol français ne concerne cependant pas la citadine e-208. La voiture la plus vendue en Europe sur son segment en 2022. Cette dernière devrait prochainement être fabriquée à Saragosse, en Espagne. Concernant le modèle équivalent de Citroën, il sera produit en Slovaquie.
Pour sa défense, Carlos Tavares évoque des différences de coûts de production dans les différents pays européens. Ils sont généralement plus élevés en France que dans d’autres États de l’Union, notamment en raison de charges salariales et sociales plus importantes. Celles-ci sont évoquées de manière régulière comme étant un obstacle à la réindustrialisation de la France. Il évoque également la concurrence des producteurs de véhicules électriques chinois, de plus en plus présents sur le marché européen.
Le groupe Stellantis affiche une santé économique vigoureuse et cherche à maintenir sa marge à deux chiffres. « On lira plus tard dans les résultats qui aura eu raison dans le contexte de la concurrence chinoise. J‘ai un très gros doute sur le fait que l’on puisse produire des véhicules très compacts de façon très rentable dans notre pays », a conclu Carlos Tavares.
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