Malgré l’inflation, une large majorité des Français a payé ses factures à temps, selon une étude récente menée par la société de recouvrement, Intrum. À l’inverse, un quart de la population déclare au moins un retard de paiement en 2023.
C’est en soi une performance par rapport à ce qui est enregistré dans les autres pays européens, mettant en exergue le sérieux des Français, en dépit de la situation économique suffisamment marquée par une nette inflation qui handicape lourdement les ménages. Ils sont donc près de trois-quarts de la population à avoir réglé leurs factures à temps cette année, même si l’inflation enregistre un niveau plus élevé que celui d’autres pays européens, telles que l’Allemagne ou la Norvège, qui comptent davantage de retardataires. Selon les chiffres rendus publics par Intrum, ces « bons payeurs français », à jour dans leurs cotisations, représentent 74 % des contribuables.
74 % des contribuables français respectent les délais
C’est le cas par exemple de Chantal, une retraitée parisienne très organisée, qui s’efforce de gérer ses finances avec le plus de rigueur possible et qui paie « toujours à temps. Jamais un oubli, jamais un retard… Je mets de côté, quand je sais qu’il y a des factures », a-t-elle avancé auprès d’Europe 1. Sylvie, qui est dans l’administration d’un groupe sanitaire, se veut aussi studieuse : « On doit bien être à jour dans ses devoirs pour réclamer en force ses droits ». Voilà comment on peut être « un bon citoyen ». Mais les autres, sont-ils pour autant à blâmer ?
Toujours selon cette étude, un quart des Français ont déclaré au moins un retard de paiement en 2023. Jean, par exemple, patron d’une épicerie bio à Paris, qui croule sous les factures, admet quelques retards : « Une fois dans l’année, ça peut arriver, oui. Mais en général non », affirme-t-il. « Parce que si tu paies en retard, c’est des barrières que tu mets. Tu ne peux plus négocier les tarifs, tu ne peux plus rien faire… », explique le gérant au micro d’Europe 1.
Observateur et en retrait de ces développements qui poussent certains Français à faillir à leurs obligations, du moins quand il est question de respecter les échéances, le directeur général d’Intrum, Thomas Duvacher, évoque un état d’un nouvel esprit. « Vous avez un changement de perception des consommateurs français qui sont persuadés que la plupart des entreprises ne prennent aucune mesure sérieuse à l’encontre des consommateurs en retard de paiement », détaille-t-il. Il faut dire que 40 % de « mauvais payeurs » partagent cet avis. À noter enfin que l’étude fait remarquer que les retardataires sont moins nombreux que ceux répertoriés en Italie et en Allemagne, où ils représentent 30 %. Ce taux encore plus important dans les pays nordiques, comme la Finlande, le Danemark et la Norvège, où les retardataires sont estimés à 43 %, 47 %, et 57 % respectivement.
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