Réforme du transport sanitaire en taxi : l’Assurance-maladie annonce d’importants changements

Le transport sanitaire en taxi, une dépense colossale pour l’Assurance-maladie, va faire l’objet d’une réforme pour mettre fin aux abus et améliorer son efficacité.

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L’Assurance-maladie dévoile un plan ambitieux pour rationaliser les coûts liés au transport sanitaire en taxi, un secteur en pleine mutation. Ce projet vise à éliminer certaines pratiques jugées abusives et à améliorer l’efficacité du système de transport.

Chaque année, l’Assurance-maladie consacre une part importante de son budget au remboursement des transports sanitaires, notamment ceux effectués par taxi. En 2023, ces dépenses ont atteint 6,8 milliards d’euros, dont plus de 40 % pour les taxis, un secteur dont les frais ont connu une hausse de 6,4 % par rapport à l’année précédente. Malgré les efforts de réduction, le transport sanitaire reste une charge lourde pour la Sécurité sociale. Face à cette situation, la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam) a décidé de prendre des mesures pour rendre ce secteur plus viable économiquement.

La fin des « retours à vide » et un modèle plus juste

L’un des principaux objectifs de cette réforme est d’en finir avec le phénomène des « retours à vide », où les taxis attendent souvent de longues heures devant les hôpitaux, sans transporter de patients. Ce système, inefficace et coûteux, sera remplacé par un modèle de rémunération repensé, qui permettrait aux taxis d’effectuer des trajets rentables, notamment en prenant d’autres patients. L’Assurance-maladie souhaite ainsi limiter les gaspillages tout en optimisant l’utilisation des ressources disponibles. Une mesure qui pourrait contribuer à l’objectif du gouvernement de réduire de 300 millions d’euros les dépenses liées au transport sanitaire entre 2025 et 2027, rapporte Le Figaro.

Le transport partagé : un levier d’économie

Une autre mesure phare de cette réforme concerne la généralisation du transport partagé. Cette pratique, qui consiste à regrouper plusieurs patients dans un même véhicule, devrait se développer fortement dans les mois à venir. Dès lors que l’état de santé des patients le permet, cette option leur sera systématiquement proposée. En échange d’un trajet partagé, l’Assurance-maladie garantit des économies substantielles pour le système, tout en assurant un service plus rapide et accessible. Cependant, cette solution n’est pas sans controverse, car elle pourrait inciter certains patients à avancer leurs frais si le partage ne leur convient pas.

Des répercussions sur les professionnels du secteur

Bien que la réforme vise à rendre le système plus performant, elle soulève des préoccupations au sein de la profession. En particulier, la généralisation du transport partagé pourrait impacter négativement les revenus des taxis. Dominique Buisson, secrétaire de la Fédération nationale du taxi, exprime son inquiétude quant à la complexité de la mise en œuvre de cette mesure et la réduction des marges bénéficiaires. De plus, la possibilité pour les patients de refuser le transport partagé pourrait compliquer encore davantage l’organisation des trajets pour les chauffeurs de taxi.

Un avenir incertain pour les taxis effectuant le transport sanitaire

Avec cette réforme, l’Assurance-maladie entend donc moderniser un secteur qui représente une part significative des dépenses de santé. Toutefois, cette transition risque de bousculer profondément les habitudes des taxis conventionnés, dont une grande partie dépend encore des remboursements publics pour subsister. La mise en place d’une nouvelle convention, qui devrait entrer en vigueur d’ici octobre 2025, pourrait transformer en profondeur la manière dont les transports sanitaires sont organisés. Mais pour les professionnels du secteur, l’incertitude reste de mise, et la crainte d’une diminution de leurs revenus persiste.

Cette réforme, qui se veut avant tout bénéfique pour les finances publiques, devra convaincre les acteurs du secteur tout en garantissant un service de qualité pour les patients. Si l’intention est de rendre le transport sanitaire plus efficient, la mise en œuvre de ces changements pourrait bien s’avérer un défi de taille.

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