Les premières expérimentations de la réforme du revenu de solidarité active (RSA) ont débuté il y a plus d’une année. À la déclaration trimestrielle de ressources, sur le site de la Caf, les bénéficiaires des communes concernées par l’expérimentation n’ont plus à remplir les informations concernant le salaire et les revenus de remplacement, tels que l’allocation chômage et les indemnités journalières versées par la Sécurité sociale entre autres.
C’est la Caf qui s’en charge sur la base du montant net social transmis par l’employeur ou par l’organisme qui verse les prestations sociales. Les premiers résultats montrent déjà que la réforme a un effet positif. D'ailleurs, dans les 1ᵉʳ, 5ᵉ, 6ᵉ et 7ᵉ arrondissements de Marseille, où l'expérimentation a débuté il y a plus d'une année, le nombre d’allocataires a baissé de 9,3 %, selon Sandrine Jacob, directrice de France Travail pour le département.
Pour sa part, la vice-présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône et Conseillère Municipale de Marseille, Sabine Bernasconi, affirme que « cette baisse est concomitante avec l'expérimentation, sachant que rien d'autre n'a changé sur la période. On pourrait mettre cela sur le compte de la dynamique économique, sauf qu'elle était la même en 2024 qu'en 2023, et même un peu plus difficile ».
La même responsable note également que les résultats, en ce qui concerne l'insertion professionnelle, à six mois, sont supérieurs à la moyenne de tous les territoires d'expérimentation, avec 44,6 %, tous parcours confondus, contre 40,9 %, et 30,3 % contre 28,3 % pour l'emploi durable. « L'accompagnement intensif aboutit à l'emploi plus vite, au bout de six mois. Plus longtemps on reste au RSA, plus c'est difficile d'en sortir », conclut-elle.
La même expérimentation de la réforme du RSA a donné de bons résultats dans la Somme
Par ailleurs, il faut souligner les bons résultats obtenus, dans la même expérimentation, au sein de la communauté des communes situées dans l’est du département de la Somme et celles de Haute Somme, près d'Amiens, où le nombre d'allocataires inscrits à France Travail a chuté de 7 %, après plus d'une année du début de l'expérimentation. Sur l'ensemble de la région, c'est plutôt une hausse de 3 % qui a été enregistrée sur la même période.
Le directeur de l'agence France Travail Péronne-Albert, Cédric Delhorbe, qui a révélé ses données au journal Les Echos, a estimé que « le lien avec l'expérimentation est facile à faire » pour dire que l’expérience donne de bons résultats, même si des évaluations rigoureuses sont nécessaires pour confirmer ce premier constat positif.
Dans le territoire de Péronne-Albert, où tout demandeur de RSA est reçu par deux conseillers France Travail dans les quinze jours, quelque 1 411 allocataires ont été soumis au diagnostic complet de leur situation, jusqu’à début juillet. Près de 500 demandeurs d'emploi ont été orientés dans un parcours social à travers lequel ils peuvent, entre autres, prendre part à trois semaines d'ateliers pour dépasser les obstacles à l'emploi.
Les autres demandeurs ont, quant à eux, été répartis entre parcours emploi (35 %) et socio-professionnel (30 %). Environ la moitié des demandeurs soumis à l’expérimentation ont trouvé un emploi dans les six premiers mois. Aussi, suite aux témoignages recueillis, une extension de l'expérimentation à un territoire urbain situé à Amiens a été demandée par l'exécutif local. Enfin, dans l'optique d’accompagner les 1 850 allocataires du RSA y résidant, environ quinze postes de conseillers sont prévus.