Jusqu’à 100 euros de moins par mois : la réforme de la pension de réversion va faire très mal aux veufs

La réforme de la pension de réversion soulève une inquiétude grandissante à l’aube de 2026.

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Pension de réversion
Pensions de réversion : pourquoi la réforme 2026 pourrait faire très mal - Crédit : Adobe Stock | Econostrum.info

La réforme annoncée des pensions de réversion, présentée comme une modernisation nécessaire, soulève un malaise grandissant. Derrière les promesses d’harmonisation et de simplification administrative, beaucoup redoutent un bouleversement qui pourrait fragiliser le quotidien des couples endeuillés, déjà confrontés à la perte d’un conjoint et à la baisse du niveau de vie.

La pension de réversion, pilier de protection du conjoint survivant depuis le XXe siècle, pourrait connaître en 2026 un remodelage sans précédent. Parmi les pistes évoquées figure l’extension du dispositif aux couples pacsés ou en union libre, une évolution majeure alors que le droit est aujourd’hui réservé aux couples mariés.

Le gouvernement envisage également la création d’un taux unique pour l’ensemble des régimes (général, fonction publique et régimes spéciaux) afin de corriger les disparités actuelles. À cela s’ajoute la promesse d’un versement automatique, censé mettre fin à un parcours administratif souvent éprouvant pour les veuves et veufs.

La pension de réversion représente plus de 38 milliards d’euros par an

Mais cette ambition d’égalité pourrait s’accompagner d’effets collatéraux sévères. L’harmonisation de la pension de réversion risque, en effet, de se traduire par un « nivellement par le bas » pour les régimes aujourd’hui les plus généreux, où la réversion atteint parfois 60 % de la retraite du défunt, contre 54 % dans le régime général.

Le Cor souligne d’ailleurs que les pensions de réversion représentent 38,7 milliards d’euros par an, dont 90 % sont perçues par des femmes. Pour garantir les équilibres financiers, plusieurs scénarios sont étudiés : harmonisation « par le haut » ou « par le bas », prise en compte des revenus du conjoint survivant – une mesure qui « mettrait certains conjoints survivants en difficulté » – ou encore une nouvelle méthode de calcul visant à assurer le « maintien du niveau de vie ». Cette dernière permettrait au système d’économiser 13 % d’ici 2070.

Un risque accru pour les veufs et les veuves modestes 

Pour de nombreuses familles, le danger est clair : tout abaissement du taux de réversion ou durcissement des conditions d’accès pourrait se traduire par une perte de revenus de 50 à 100 euros par mois, soit jusqu’à 1 200 euros par an. Un manque à gagner loin d’être anodin dans un contexte de hausse durable du coût de la vie, notamment en hiver avec l’explosion des dépenses énergétiques.

Les situations spécifiques (divorces, familles recomposées, écarts d’âge entre conjoints) pourraient également être les grandes oubliées de la réforme. Aujourd’hui, les ex-conjoints non remariés bénéficient de droits fractionnés ; demain, l’absence de clauses transitoires pourrait les priver d’une partie de ces ressources. Un risque également pointé par les syndicats.

Associations, parlementaires et organisations de retraités appellent donc à instaurer des garde-fous pour la pension de réversion : seuils planchers, dispositifs de transition, protections pour les situations complexes. Alors que les débats parlementaires promettent d’être houleux, les futurs bénéficiaires ont tout intérêt à rester informés et mobilisés pour défendre leurs droits avant une réforme qui pourrait redessiner durablement l’un des piliers de la solidarité nationale.

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