La réforme de l’assurance chômage, mise en place en 2019 et finalisée en 2021, a été une mesure importante pour le gouvernement, mais elle a aussi suscité de vives critiques, notamment de la part des syndicats. L’Unédic a récemment publié une évaluation détaillée des impacts de cette réforme. L’étude met en lumière la réduction des droits pour de nombreux chômeurs, mais aussi certains effets positifs sur le retour à l’emploi, en particulier pour les travailleurs ayant des parcours professionnels moins stables.
La réforme a durci les conditions d’accès aux droits au chômage en imposant une nouvelle exigence : il est désormais nécessaire d’avoir travaillé six mois au lieu de quatre pour ouvrir des droits. Ce changement a conduit à une exclusion progressive de certains travailleurs, particulièrement ceux ayant des contrats courts, les jeunes et les moins qualifiés. En conséquence, chaque année, 190 000 personnes ne remplissent plus les conditions nécessaires pour bénéficier de l’indemnisation, tandis que 285 000 doivent attendre plus longtemps pour y accéder.
Une baisse des allocations pour les parcours instables
Un autre volet de la réforme a concerné le calcul des allocations. Cette modification a pour effet de réduire le montant des indemnités pour environ un million de personnes ayant des parcours professionnels fragmentés. Cette baisse moyenne de six euros par jour (soit 17 % par rapport à avant la réforme) touche principalement ceux qui ont occupé des contrats de courte durée. L’Unédic souligne que cette mesure accélère leur retour à l'emploi, bien que cela se fasse parfois au détriment de la qualité de l'emploi retrouvé.
L’introduction de la dégressivité des allocations, qui touche les allocataires ayant perçu des salaires élevés avant leur période de chômage, a également eu un impact notable. À partir du septième mois de chômage, les allocations diminuent de 30 %. Bien que cette mesure ne concerne qu’un petit nombre de bénéficiaires (environ 3 %), elle a accéléré leur retour sur le marché du travail, en incitant ces derniers à retrouver un emploi plus rapidement pour éviter la perte de revenus.
Un bilan contrasté pour le bonus-malus et l’impact global sur l’assurance chômage
Concernant le bonus-malus, qui vise à moduler les cotisations patronales en fonction du recours aux contrats courts, son impact s’est avéré limité. Bien que l’objectif ait été de réduire les séparations dans ces contrats, la baisse du nombre de ruptures a été modeste, avec seulement 30 000 entreprises concernées par ce système. Selon l’Unédic, environ 1,5 million de personnes ont été directement impactées par la réforme, ce qui représente une part significative des chômeurs actuels.
La réforme de l’assurance chômage de 2019, bien qu’ayant des objectifs d’amélioration de l’efficacité du système et du retour à l’emploi, a entraîné des effets contrastés. Si elle a permis d’accélérer le retour à l’emploi pour certains profils, elle a également réduit les droits de nombreux autres, notamment ceux des plus précaires. Les modifications apportées ont profondément modifié l’indemnisation, et ces changements continuent de faire débat, d’autant plus que des ajustements supplémentaires ont été apportés en 2023.