Les JO de Paris 2024 débuteront le 26 juillet prochain. L’événement aura lieu dans un contexte social marqué par le débat sur la prochaine réforme de l’assurance chômage, loin de recueillir l’adhésion. La CGT n’exclut pas des mouvements de protestation qui risquent d’entacher la manifestation mondiale.
À quelques semaines du lancement des JO Paris 2024, la tension monte entre le gouvernement et les représentations sociales des salariés. Si les objets de discorde sont multiples, c’est la prochaine réforme de l’assurance chômage qui intensifie davantage le bras de fer.
En effet, alors que le Premier ministre semble décidé à mettre en œuvre les nouvelles mesures restrictives, comme projeté dès décembre prochain, la Confédération générale du travail (CGT) n’écarte pas de recourir à la grève pour mettre une pression supplémentaire à l’occasion des JO. La secrétaire générale de la Confédération a clairement laissé entendre, dimanche 2 juin sur France Inter, que l’option de débrayages contre cette réforme n’était pas exclue pendant cette période.
Pour rappel, le nouveau dispositif que s’apprête à mettre en œuvre le gouvernement porte sur trois principales mesures, dont la réduction de la durée d’indemnisation à 15 mois. Le nouveau texte prévoit également le durcissement des conditions d’éligibilité, à savoir la nécessité d’avoir travaillé huit mois sur les 20 derniers mois, contre six sur 24 aujourd’hui, et enfin la mise en place d’un « bonus emploi senior ».
Grande mobilisation chez les syndicats contre la réforme de l’assurance chômage
Le dispositif est fortement décrié par les syndicats. François Hommeril, président de la CFE-CGC, a qualifié, dans un entretien à la Tribune du dimanche, le 26 mai, la réforme de l'assurance chômage de « punition collective ». Il a particulièrement dénoncé la mesure du « senior discount, à moitié prix ». La CFDT, de son côté, par la voix de Marylise Léon, a déclaré, le 1ᵉʳ juin, que le syndicat ferait « tout ce qui est possible » pour empêcher la mise en œuvre de la nouvelle réforme. Sophie Binet considère que la réforme pénaliserait singulièrement de nombreux salariés qui seront mobilisés pour les JO parce qu’elle « pénalise particulièrement les salariés mobilisés pendant les Jeux, car elle pénalise tous ceux qui travaillent dans les secteurs d’emploi discontinus, notamment le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, la sécurité », selon elle.
« S’ils décident de se mettre en grève parce que le mois de travail pendant les Jeux ne leur permet plus de vivre, parce que derrière, ils n’ont plus accès à l’allocation chômage à cause de la réforme du gouvernement, je ne vais pas leur donner tort », a-t-elle déclaré. Rappelons que la CGT a milité aux côtés du gouvernement pour avoir l’organisation de ces JO. Elle appelle l'exécutif à « tenir parole sur le dossier de candidature » de la France validé à Lima. « On doit être exemplaire sur le plan social, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui », regrette Sophie Binet.