Réforme de l’AME : Bruno Retailleau veut limiter l’aide médicale aux urgences

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé son intention de réformer l’Aide médicale d’État (AME), un dispositif qui permet aux étrangers en situation irrégulière d’accéder aux soins. Critiquant son impact sur l’immigration clandestine, il propose de limiter cette aide aux urgences médicales. Cette réforme s’inscrit dans une vision plus large de révision des politiques sociales et migratoires françaises.

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Bruno Retailleau qui a annoncé une réforme de l'AME
Réforme de l’AME : Bruno Retailleau veut limiter l’aide médicale aux urgences | Econostrum.info

Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a dévoilé son plan pour réformer l’Aide médicale d’État (AME), un dispositif garantissant l’accès aux soins pour les étrangers en situation irrégulière. En proposant de limiter cette aide aux urgences, il relance le débat sur les politiques sociales et migratoires en France.

Lors de son passage sur BFMTV le 19 janvier, Bruno Retailleau a mis en lumière son projet de réforme de l’Aide médicale d’État (AME). Ce dispositif, destiné à garantir l’accès aux soins pour les étrangers en situation irrégulière, est selon lui un levier favorisant l’immigration clandestine. Le ministre a cité un rapport de 2023 pour appuyer son argumentation, bien que ce document souligne également l’importance sanitaire de l’AME.

La réforme envisagée par le ministre consisterait à restreindre l’AME aux soins d’urgence, excluant les autres types de couverture médicale. « On ne va pas laisser les gens mourir dans les rues, mais on doit aussi demander des efforts aux étrangers en situation irrégulière », a-t-il déclaré sur BFMTV, insistant sur la nécessité d’aligner les politiques françaises sur celles des autres pays européens.

Un durcissement du droit du sol

Bruno Retailleau ne s’arrête pas à la réforme de l’AME. Il a également évoqué un durcissement du droit du sol, en prenant exemple sur une mesure déjà appliquée à Mayotte depuis 2018. Dans cet archipel, un enfant né de parents étrangers n’acquiert la nationalité française que si l’un des parents est en situation régulière depuis au moins trois mois.

Le ministre propose d’étendre cette disposition à l’ensemble du territoire national, suscitant un débat autour des valeurs fondamentales du droit français. Actuellement, les enfants nés en France de parents étrangers peuvent devenir français à leur majorité ou sous certaines conditions, notamment après une résidence prolongée sur le territoire.

Des implications politiques et sociales

Les propositions de Bruno Retailleau marquent une volonté de réformer en profondeur les politiques migratoires et sociales françaises. En ciblant l’AME et le droit du sol, il vise à réduire l’attractivité de la France pour les migrants et à limiter les abus supposés des systèmes sociaux.

Ces réformes, cependant, suscitent des interrogations sur leur impact sanitaire et social, notamment concernant les populations vulnérables. L’AME, au-delà de son coût, répond à des enjeux de santé publique essentiels, comme le contrôle des maladies transmissibles. Limiter son accès pourrait avoir des conséquences à plus large échelle.

Une réforme de l’AME aux contours encore flous

Si le ministre a exprimé son intention de bousculer les « conformismes », les contours précis de ses propositions restent à définir. Le débat s’annonce particulièrement vif, entre partisans d’un contrôle accru des politiques migratoires et défenseurs des droits humains.

Cette réforme de l’AME s’inscrit dans un contexte où les questions migratoires sont au centre des préoccupations politiques, nécessitant un équilibre entre pragmatisme budgétaire et respect des principes humanitaires.

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