Le nombre de ménages détenant un crédit est en forte baisse, atteignant son niveau le plus bas depuis plus de 30 ans, selon le dernier rapport de l’Observatoire des Crédits aux Ménages (OCM). En recul constant depuis 2019, cette tendance pourrait toutefois s’inverser en 2025 avec une légère reprise des intentions de souscription.
Chute historique du taux de détention de crédits
D’après l’OCM, le taux de détention de crédits par les ménages s’établit à 41,9 % en 2024, contre 42,7 % en 2023 et 47,4 % en 2019. Cette baisse marque un recul plus important que celui observé après la crise des subprimes en 2008, où la diminution n’avait touché que 660 000 ménages contre plus d’un million depuis 2019.
Le crédit à la consommation est le plus impacté, avec seulement 19 % des ménages en détenant un, contre 20,9 % en 2023 et 26,5 % en 2019. C’est le niveau le plus bas depuis 1989. Cette baisse s’explique par un report des achats importants, notamment dans les équipements ménagers, automobiles et travaux d’amélioration du logement. La crise du marché immobilier et la diminution des déménagements freinent également le recours à ces financements.
Une amélioration de la situation financière des ménages
Malgré cette chute, la situation financière des ménages s’est améliorée en 2024, grâce à un net ralentissement de l’inflation (2 %) et une reprise du moral des consommateurs. Selon l’OCM, 85,4 % des détenteurs de crédits estiment que leurs charges de remboursement sont supportables.
Maya Atig, directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF), et Solenne Lepage, déléguée générale de l’Association française des sociétés financières (ASF), notent que les Français « gèrent bien leurs crédits en cours, et attendent encore le meilleur moment pour concrétiser leurs projets ». Cette prudence s’explique par un climat d’incertitude post-Covid et des inquiétudes persistantes sur l’évolution du marché de l’emploi.
Vers un rebond en 2025 ?
Le crédit immobilier, bien que touché par la crise, a montré une relative stabilité en 2024 avec un taux de détention de 29,7 %, contre 29,6 % en 2023. Pour 2025, les perspectives semblent légèrement plus favorables. Les intentions de souscription aux crédits devraient augmenter au premier semestre : 3,7 % pour les crédits à la consommation (contre 3,5 % en 2023) et 3,1 % pour les crédits immobiliers (contre 2,8 % en 2023).
Cependant, cet optimisme doit être nuancé. Ces niveaux restent en deçà des moyennes historiques, et l’incertitude politique et économique pourrait freiner cette reprise. Les ménages restent donc attentifs aux évolutions du marché avant de s’engager dans de nouveaux emprunts.