L'économie actuelle connaît un mélange d'optimisme et de prudence, avec des signes de ralentissement de la croissance liés à des facteurs tels que la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine. Malgré ce contexte, les perspectives économiques restent positives, alimentées par les retours encourageants de chefs d'entreprise et des prévisions optimistes pour les années à venir. Cependant, des ajustements potentiels dans les politiques monétaires pourraient avoir des répercussions sur l'accès au crédit à l'avenir.
« On est dans un scénario d’évolution qui devrait nous permettre de sortir de l’inflation sans récession. Nous sommes dans une phase de ralentissement de la croissance. Tous les indicateurs conjoncturels confirment ce scénario. Les perspectives ne sont pas négatives, au contraire. La reprise de la croissance sera progressive. Les ménages devraient retrouver du pouvoir d’achat puisque les salaires moyens rattrapent progressivement l’inflation. En se projetant, ces gains de pouvoir d’achat devraient soutenir la consommation et la croissance ». C'est ainsi que résume la situation économique Denis Beau, premier sous-gouverneur de la Banque de France, à Ouest France.
Il le dit ouvertement : la Covid et la guerre en Ukraine, qu’il assimile à deux goulots de production, s’ils n'en sont pas la cause principale, ont contribué à ralentir la croissance et poussé l’inflation à la hausse. Bien entendu, le meilleur scénario, c'est de dépasser cette inflation sans récession. Pour l’heure, la projection semble tenir la route puisque, malgré la faible croissance estimée entre 0,1 et 0,2%, elle demeure positive. Elle devrait passer à 1,3% pour 2025. Pour y arriver, Denis Beau tire son optimisme des retours de pas moins de 8 500 chefs d’entreprise.
Vers une relance progressive de l’activité
Une donnée qui devrait relancer progressivement les recrutements, actuellement au ralenti. Dans le secteur de l’immobilier, la production a également subi un coup pour se limiter à quelque 9,2 milliards au mois de septembre. Elle est « en recul », constate Denis Beau. « La France a le crédit immobilier le plus abondant et le moins cher d’Europe. En moyenne, dans la zone euro, on est à 4,25 %. En France on est en dessous de 4 %. On sort d’une période totalement exceptionnelle de taux très bas, liée à la politique monétaire très accommodante enclenchée depuis 2015. On retrouve aujourd’hui logiquement des niveaux de taux et de production d’avant 2015 », précise-t-il.
S’attendra-t-on pour autant à du nouveau dans un futur proche, notamment en matière de conditions d’accès au crédit ? Pas si sûr avec le resserrement de la politique monétaire autour de la question. « On peut toujours peaufiner la mise en œuvre de cette norme en visant d’éventuels nouveaux ajustements techniques. Nous verrons en décembre », échéance de la prochaine réunion du HCSF, laisse entendre Denis Beau, qui avoue ne pas savoir quelle suite également sera réservée au dispositif du taux d’usure, dont la révision mensuelle devrait prendre fin au 1ᵉʳ janvier 2024.