Le récent rapport parlementaire tant attendu a évoqué la nécessité de l'accélération de la rénovation énergétique des bâtiments. Néanmoins, celle-ci requiert le triplement du budget accordé initialement à ce projet, considéré désormais comme prioritaire.
Un rapport parlementaire propose de faire des rénovations énergétiques une priorité
Peu de temps après l'annonce de la planification écologique prévue par le gouvernement français, un rapport parlementaire vient changer la donne. Celui-ci préconise de « Changer de paradigme » et de considérer la rénovation énergétique comme étant « un chantier prioritaire ». D'après les députés ayant participé à ce rapport, Julie Laernoes et Marjolaine Meynier-Millefert, « Les objectifs de rénovation énergétique des bâtiments constituent un impératif énergétique, climatique et social. ».
Constitué de 47 propositions, le rapport encourage principalement l'accélération des rénovations énergétiques, et ce, par le biais de la facilitation d'octroi des prêts et par l'augmentation des aides publiques. Celui-ci insiste également sur l'examen du projet de loi de programmation énergie climat (LPEC) et propose de prioriser « l'isolation et à la diminution de la consommation d'énergie ».
Toujours à travers ce rapport parlementaire, les députés réclament une hausse « très substantielle et rapide des dépenses publiques en faveur de la rénovation énergétique ». Si le gouvernement décide de mettre en œuvre cette proposition, il devra accorder à ce projet un budget supplémentaire estimé à 14 milliards d'euros par an. Il devra aussi établir des objectifs de distributions chiffrés de l'éco-prêt à taux zéro. Concrètement, cette proposition mènerait au triplement du budget initial. Une mesure qui vise à aider les ménages dans leurs travaux de rénovation qui se retrouvent souvent confrontés à un reste à payer relativement conséquent. Par ailleurs, une tout autre proposition apparait dans ce rapport parlementaire, celle de la mise en place d'une « banque de la rénovation ». Celle-ci proposerait des crédits allant jusqu'à 150 000 euros à destination des particuliers.
L'objectif est de se débarrasser des passoires thermiques
Actuellement, la France compte un bien grand nombre de bâtiments énergivores, estimé à 7,2 millions et pour lesquels des rénovations énergétiques doivent impérativement être imposées. Avant 2050, plus de 95 % du parc immobilier doit subir des rénovations. Pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de rénover plus de 500 000 logements par an depuis 2017, puis de passer à un nombre de 900 000 logements par an dès 2030. Toutefois, la majeure partie de ces rénovations ne sont pas des « rénovations globales performantes », comme prévu par ce projet. Et pour cause, le montant qui reste à la charge des foyers est trop important, ce qui les empêche de poursuivre les travaux. Face à une telle situation, les élues proposent une évaluation des « processus décisionnels » au niveau des copropriétés, ainsi que de rendre obligatoire les travaux de rénovation des logements de classes F et G.
De même, les députés recommandent dans ce rapport de « sortir du tout électrique ». À titre d'information, cette énergie est la plus consommée au niveau des résidences, à hauteur de 34 %, comparée au gaz qui atteint les 29 %. D'autre part, les élues ont constaté un manque accru d'entreprises spécialisées dans les rénovations énergétiques et d'ouvriers qualifiés. Par conséquent, ils proposent la mise en place d'« opérations programmées d'amélioration de l'habitat ».