« 1 685 € à Madrid, 1 445 € à Paris » : le salaire que toucherait un Français en Espagne, Italie… pour le même poste ?

Un simulateur du Medef dévoile des écarts de salaire parfois spectaculaire entre la France et l’Espagne, l’Allemagne et l’Italie pour le même poste.

Publié le
Lecture : 3 min
salaires
Dès 2026, les employés pourront connaître les salaires de leurs collègues en toute transparence - Crédit : Shutterstock | Econostrum.info

Le Medef a lancé un simulateur en ligne permettant de comparer le salaire net qu’un salarié percevrait dans plusieurs pays européens pour un même salaire brut. L’objectif est de mettre en évidence les différences de coût du travail et de niveau de vie entre la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Et les écarts sont parfois spectaculaires.

Le principe du simulateur est simple : il suffit d’indiquer son salaire brut ou net actuel pour savoir combien on gagnerait dans les trois autres pays si la rémunération brute restait la même. Les résultats révèlent une réalité marquante : le salaire net perçu par un salarié français est souvent inférieur à celui qu’il toucherait en Espagne ou en Italie.

Pour un salaire brut équivalent au Smic français, soit 1 801,80 euros, un salarié à Paris touche 1 445 euros net, contre 1 636 euros à Rome et 1 685 euros à Madrid. L’écart se creuse encore davantage avec les salaires plus élevés. Pour un salaire brut de 3 000 euros, un salarié perçoit 2 370 euros net en France, contre 2 806 euros en Espagne.

Comparée à l’Allemagne, la situation est un peu différente. Les charges salariales sont légèrement plus élevées outre-Rhin, avec une vingtaine d’euros de différence, mais elles deviennent quasiment identiques des deux côtés du Rhin à partir d’un salaire brut de 2 883 euros.

Des charges patronales lourdes, mais un système plus protecteur

Du côté des employeurs, la France reste avantageuse pour les bas salaires grâce aux aides et exonérations. Pour un Smic, le coût total d’un salarié est de 1 877 euros, contre plus de 2 200 euros dans les trois autres pays. En revanche, la tendance s’inverse rapidement pour les salaires plus élevés. À partir de 2 342 euros brut, le coût devient moins important en Allemagne. Et pour un salaire brut mensuel de 3 500 euros, un salarié coûte presque 500 euros de plus à l’employeur en France (4 750 euros) qu’en Allemagne (4 288 euros).

Fabrice Le Saché, vice-président du Medef en charge de l’Europe, souligne auprès de TF1 : « D’un côté, on a des salariés qui disent qu’on ne s’en sort plus, qu’il y a des problèmes de pouvoir d’achat, que le travail ne paye pas. Et de l’autre côté, on a des entreprises qui n’arrêtent pas de payer toujours plus. Et donc, il y a un problème au milieu. Et ce problème au milieu, ce sont les cotisations salariales et patronales, qui ne font qu’exploser ».

Ces cotisations financent pourtant des éléments essentiels du modèle social français, comme l’assurance maladie, le chômage et les retraites. L’économiste Nathalie Janson, enseignante à la Neoma Business School, rappelle que « notre couverture est plus large. On est mieux couverts, entre guillemets, par rapport à un Italien qui va aller payer un supplément pour avoir une meilleure couverture ».

Un débat sur le pouvoir d’achat et la compétitivité

Avec ce simulateur, le Medef souhaite relancer la réflexion sur le coût du travail et la compétitivité française. L’organisation patronale estime que si la France appliquait les mêmes niveaux de prélèvements sociaux que ses voisins, les salaires nets seraient plus élevés et les coûts salariaux plus faibles pour les entreprises.

Le simulateur permet aussi à chacun de mesurer concrètement les écarts. Ainsi, un salarié gagnant 2 000 euros net en France toucherait environ 2 270 euros en Italie et 2 338 euros en Espagne. Une différence qui surprend de nombreux travailleurs, comme ce jeune Français interrogé par TF1 : « Je pense que notre système est bien fait, on est content qu’il nous protège, qu’il nous sécurise dans plein d’aspects. Maintenant, oui, ce sont des chiffres assez affolants. Je ne savais pas du tout qu’il y avait un tel écart, je suis assez stupéfait ».

Laisser un commentaire

Partages