Réaliser un vin désalcoolisé qui possède toutes les caractéristiques d'un vrai vin bordelais. C'est le pari complètement fou qu'a relevé Coralie de Boüard, propriétaire du vignoble du Clos de Boüard, à la suite d'une demande particulière des propriétaires du PSG.
Une recette qui porte très vite ses fruits
En effet, cette aventure folle a débuté en 2019 lorsque les propriétaires qataris du PSG avaient demandé au Clos de Boüard de créer un vin sans alcool pour une commande totale de 35 000 bouteilles. « J’étais très surprise, mais juste après la crise du Covid-19, je trouvais bête de ne pas y penser », raconte la propriétaire du vignoble. Coralie de Boüard accepte alors cette demande, mais explique qu'elle aura besoin de temps. Par peur de « salir son nom », elle explique qu'elle « ne savait pas comment l’annoncer à la maison ».
C'est en 2024 que l'héritière trouve la bonne recette. Après avoir effectué un nombre incalculable d'essais sur des vins en vrac, la vigneronne décide de simplement désalcooliser son premier vin. Pour ce faire, la phase de production est la même que pour un vin classique, à l'exception de la fin de production. En effet, la cuvée Prince Oscar est désalcoolisée et rééquilibrée en Allemagne tandis que le vin classique est placé en bouteille.
50 000 commandes pour le PSG en 2023
« Il a fallu trouver une solution pour capturer les arômes du vin avant de retirer l’alcool qui est un exhausteur de goût, puis les rediffuser », explique Coralie de Boüard. Une recette qui a vite porté ses fruits. En plus de la commande de 35 000 bouteilles des propriétaires du PSG, 10 000 bouteilles ont été produites en 2021. En 2022, le nombre de bouteilles a atteint les 25 000, pour ensuite doubler et atteindre les 50 000 bouteilles en 2023.
« J’étais persuadé que ce serait un one shot. Mais cette cuvée plaît parce qu’elle sort des sentiers battus : c’est un vrai vin ! Si on vous l’offre à l’aveugle, vous chercherez ce qui lui manque, tout en le trouvant bon », explique la vigneronne. Un produit qui séduit « les boucheries halal sur un critère de religion », mais aussi la « nouvelle génération qui consomme autrement ».
De plus, la propriétaire du vignoble du Clos de Boüard explique que ce vin sans alcool est également un moyen de profiter sans se mettre en danger, « Mon mari est décédé, il y a deux ans. Mes fils n'ont plus qu'une mère. Quand je dois boire et prendre la route, je ne bois que du vin désalcoolisé », confie ainsi Coralie de Boüard.