Le pouvoir d’achat occupe une place centrale dans les débats à l’occasion des législatives anticipées. Son amélioration passe inexorablement par la hausse des salaires. Les candidats des différents pôles, qui se battent pour obtenir la majorité, proposent différentes mesures pour augmenter les salaires des Français.
Les candidats du camp présidentiel qui défendent le programme d’Emmanuel Macron ne comptent pas augmenter le salaire minimum de croissance (Smic). Ce camp, qui détient la majorité relative à l’Assemblée nationale avant sa dissolution, envisage plutôt d’augmenter le plafond de la prime de partage de la valeur, de 6 000 à 10 000 euros.
Le Premier ministre, Gabriel Attal, porte-voix de ce pôle, indique que cette prime pourrait également être mensualisée. Notons qu’il s’agit d’une rétribution que l’employeur peut choisir de verser à ses collaborateurs. Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, elle n’est plus exonérée de CSG et de CRDS. La nouvelle version de ce coup de pouce financier ne serait associée à aucune charge ou impôt, indique Attal. Il faut dire que les syndicats se sont déjà opposés à ce genre de rémunération supplémentaire, craignant que les dispositifs de prime, d’intéressement et de participation se substituent de plus en plus aux augmentations de salaire.
Le RN veut amener les employeurs à augmenter de 10% les salaires
L’autre pôle bien parti pour ces législatives, c’est le Rassemblement national (RN). Ce parti n’envisage pas d’augmenter directement les salaires. Il compte inciter les employeurs à augmenter de 10% les salaires. Une mesure qui exclut, néanmoins, ceux qui gagnant trois fois plus que le Smic. Pour y parvenir, le RN veut mettre en place des exonérations de cotisations patronales sur la part d’augmentation de salaire accordée.
De son côté, le Nouveau Front populaire, composé essentiellement des partis de gauche, ne va pas par quatre chemins. Ce troisième pôle prévoit d’augmenter le Smic de 14%, afin qu’il atteigne 1 600 euros net par mois (contre 1 400 euros aujourd’hui). Le Nouveau Front populaire, qui devra également peser dans la bataille des législatives, envisage aussi une règle qui existe dans plusieurs pays européens et qui a été abandonnée par la France en 1983. Il s’agit de l’indexation des salaires sur l’inflation. Le front de gauche, en outre, d’accorder aux quatre millions de fonctionnaires, militaires et magistrats une augmentation générale de 10%, via la revalorisation du point d’indice.
Le nouveau front de gauche promet d’augmenter les salaires et de relever le Smic à 1 600 euros
Il faut dire que cette augmentation coûtera très cher à l’État. Les opposants au Nouveau Front populaire mettent en avant ce coût exorbitant. Cependant, cette alliance de partis de gauche affirme que, pour financer ces augmentations, elle devra prendre de l’argent « dans la poche de ceux qui peuvent contribuer et qui ont toujours profité de toutes les crises. Ceux qui pourront venir au secours de la transition écologique ». C’est ce qu’a déclaré le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure.
Le Nouveau Front populaire devra remettre en place l’impôt sur la fortune (ISF), mais également l’Exit Tax, qui permet de taxer les contribuables transférant leur résidence fiscale à l’étranger afin de lutter contre l’évasion fiscale. Le Front populaire souhaite aussi mettre sur pied une taxation des superprofits.
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