Une étude menée par 60 Millions de consommateurs révèle que les produits des marques de distributeurs (MDD) ont subi une hausse de 20 % entre 2021 et 2024, contre 14 % pour les grandes marques. Malgré leur position avantageuse en termes de prix, ces produits connaissent une inflation plus marquée, notamment dans le secteur alimentaire.
Les marques de distributeurs, présentes dans la plupart des enseignes sous des appellations comme Marque Repère (Leclerc), Pâturages (Intermarché) ou encore Rik & Rok (Auchan), représentent aujourd’hui près de la moitié des achats alimentaires en volume. Leur principal avantage réside dans des prix 30 à 35 % inférieurs à ceux des grandes marques, mais cet écart s’est réduit ces dernières années.
Entre décembre 2021 et décembre 2024, les prix des MDD ont augmenté de 20 %, contre 15 % pour les grandes marques dans le secteur alimentaire. Cette différence s’explique en partie par la hausse des coûts de production et par l’inflation qui a suivi la crise sanitaire et le conflit en Ukraine, entraînant une flambée des prix de l’énergie et des matières premières, rapporte Franceinfo.
Des écarts de qualité nutritionnelle entre enseignes
L’étude ne se limite pas aux prix et s’intéresse également à la qualité des produits. Les Nutri-Scores révèlent des différences notables entre les enseignes. La majorité des marques distributeurs propose encore une grande part de produits classés D ou E, considérés comme moins favorables sur le plan nutritionnel.
Lidl affiche le taux le plus élevé avec 51 % de ses produits notés D ou E, suivi de Leclerc (46 %) et Intermarché (45 %). À l’inverse, Auchan se distingue avec une proportion plus élevée de produits classés A et B, atteignant 35 %, devant Carrefour (31 %) et Système U (30 %). L’étude pointe aussi la présence d’additifs dans les marques de distributeurs, notamment des émulsifiants, suspectés d’avoir des effets négatifs sur la santé.
Leclerc et Intermarché comptent parmi les enseignes dont les produits contiennent le plus fréquemment ces substances, avec plus de 80 références concernées. À l’inverse, Carrefour et Auchan se démarquent en réduisant leur utilisation. Concernant les nitrites, utilisés comme conservateurs dans les charcuteries, toutes les enseignes proposent désormais au moins une alternative sans nitrites, mais Leclerc et Intermarché restent parmi les plus mauvais élèves en matière de réduction de ces additifs.
Une évolution des prix des produits de marques de distributeurs à surveiller
Si les marques de distributeurs restent un choix économique pour de nombreux consommateurs, leur hausse de prix plus rapide que celle des grandes marques interroge sur leur avenir en tant qu’alternative bon marché. L’évolution des coûts des matières premières et les stratégies des distributeurs joueront un rôle déterminant dans les mois à venir.
De plus, la pression croissante des consommateurs sur la qualité nutritionnelle et la présence d’additifs pourrait pousser les enseignes à revoir la composition de leurs produits, au risque d’entraîner de nouvelles hausses de prix.