Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a proposé de lancer un produit d'épargne européen avec les États volontaires qui le souhaitent dès cette année 2024. L’idée est envisagée dans le cadre d'une union des marchés de capitaux à mettre en place progressivement.
Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire, qui s’exprimait à l’occasion de son déplacement en Belgique pour une réunion avec ses homologues de l'UE à Gand, le 23 février, a proposé le lancement d’un produit d'épargne européen. Il a appelé à mettre en place, sans délai, un cadre qui servira à une union des marchés de capitaux européens.
« Je propose que nous mettions en place un produit d’épargne européen avec les États qui le souhaitent. Lançons dès 2024 un produit d’épargne européen, dont nous définirons les caractéristiques, le rendement avec les États volontaires qui le souhaitent », a-t-il déclaré.
Mobiliser et faire travailler l'argent qui dort
Estimant que la première chaîne qui empêche le développement de la croissance européenne, c’est l’indisponibilité des capitaux, alors que l’argent des Européens dort, il plaide pour la mise en place de l'union des marchés de capitaux sans délai », ajoutant que « dès 2024, il doit y avoir des progrès sur l’union des marchés de capitaux ».
Le ministre a lancé un appel à tous les États européens qui le souhaitent pour lancer l’union des marchés de capitaux sur une base volontaire, même s’il anticipe que tout le monde ne répondra pas forcément présent à son appel. « Comme il est impossible de démarrer tout de suite à 27, démarrons à quelques-uns sur la base de trois propositions concrètes », a appuyé Bruno Le Maire.
Mobiliser 10 000 milliards d'euros d'épargne dormante
Sa première proposition : une supervision européenne volontaire qui pourrait être exercée par l’autorité des marchés financiers européens. Pour ce faire, il appelle les banques d’affaires, les bourses, les gestionnaires d’actifs à rejoindre cette supervision volontaire. La deuxième, c'est de lancer un produit d’épargne européen pour mobiliser le tiers de l’épargne des Européens, 10 000 milliards d’euros, qui dort sur les comptes bancaires.
Bruno Le Maire propose enfin la mise en place d’une garantie pour la titrisation de façon à ce que les titres arrêtent de peser sur le bilan des banques et que les banques puissent, par conséquent, prêter plus aux particuliers et aux entreprises. « Voilà l’appel de Gand que je lance ce matin pour une union des marchés de capitaux […] qui va nous permettre de mobiliser cet argent privé dont nous avons besoin pour les investissements parce que l’argent public ne suffira pas […] pour la transition climatique », a-t-il expliqué.
Face à la réticence allemande...
Le ministre, se voulant impatient d’avancer, même s’il appréhende déjà les réticences, dont celle allemande, « au moins, nous ferons l’expérience concrète, dès 2024, de ce que permettra concrètement une union des marchés de capitaux pour briser cette première chaîne de la croissance européenne qui est le manque d’argent », a-t-il insisté.
« Chaque État est libre. Il est évident que nous voulons avancer avec l’Allemagne sur le marché de capitaux. Nous avons publié, avec mon ami Christian Lindner, une tribune appelant à l’union des marchés de capitaux dans le Financial Times il y a quelques semaines. Mais c’est bien quand les actes rejoignent les paroles », a rappelé Bruno Le Maire.