En raison de l'inflation qui a battu des records ces derniers temps, les Français continuent de subir de plein fouet la hausse des prix, notamment des produits alimentaires. Cette augmentation a atteint 11,1 % sur un an au début du mois de septembre. Les consommateurs s'attendent, toutefois, à une baisse des prix, en raison du recul de l'inflation.
Sauf que ce recul ne signifie en aucun cas une baisse des prix, mais une augmentation moins rapide. Devant cette situation, les députés ont voté l'avancement des dates prévues pour les négociations entre les marques et les distributeurs. Une mesure qui permettrait, selon eux, d'accélérer la baisse des prix. Toutefois, ces négociations n'assurent aucunement une baisse significative des prix, selon des spécialistes.
Michel-Edouard Leclerc, le patron des centres E.Leclerc, fait partie de ceux qui ne croient pas dans l'efficacité de cette mesure. Il a affirmé, dans une interview accordée à France Info, que seul un changement de loi pouvait faire reculer les prix des produits alimentaires. Il explique que le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, doit jouer d'autres cartes, d'autant qu'à la table des négociations, il n'y a toujours pas grand monde. « Ils nous proposent des petites remises, des promotions, mais ils ne veulent pas renégocier les accords », souligne le patron des centres E.Leclerc qui a taclé les industriels.
Peu de produits se vendront moins cher
E.Leclerc relève donc un manque de volonté des industriels qui ne prennent pas, selon lui, au sérieux les menaces du ministre de l'Économie. Les 75 plus gros industriels de l'agroalimentaire font de la résistance à la baisse des prix, indique Michel-Edouard Leclerc. Selon lui, les « armes » utilisées par le ministre pour faire baisser les prix ne sont pas efficaces et relèvent « du spectacle », rappelant que « la loi normalement interdit de renégocier entre deux périodes ». Alors que faire ? Il faut que Bruno Le Maire modifie la loi, affirme le patron de E.Leclerc.
Revenant sur ses différends avec Pernot Ricard, Michel-Edouard Leclerc affirme que ce groupe propose des prix de vente prohibitifs que les centres E.Leclerc refusent de payer. Pour cette raison, l'entreprise de boissons a décidé d'arrêter de les livrer. La situation n'est donc pas favorable à la baisse des prix des produits alimentaires en France. Le patron des centres Leclerc affirme que peu d'aliments seront vendus moins cher la semaine prochaine. « Il y a même sur les 75 fournisseurs de l'Ania (Association nationale des industries agroalimentaires), une dizaine qui ne nous propose que des hausses », ajoute-t-il.