Pour 2024, malgré le contexte économique qui demeurera sans doute affecté par la crise énergétique, le prix de l’électricité ne subira pas de hausses conséquentes. L’augmentation sera limitée au maximum à 10%.
Luc Rémont, le PDG d'EDF, a confirmé ainsi, vendredi matin sur Franceinfo, les déclarations du ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, qui avait averti, la veille sur le même plateau, d'une hausse progressive, mais limitée, des tarifs de l'électricité pour 2024. « Pour 2024, ce sera un maximum de 10% » d’augmentation sur les factures d'électricité, a ainsi déclaré Luc Rémont. « Aujourd'hui, les ménages payent l'électricité à travers leurs factures, mais aussi comme contribuables, parce que finalement, c'est le contribuable qui est venu compenser l'augmentation forte des prix de l'électricité due à la crise énergétique dans laquelle nous sommes », explique-t-il.
Et le bouclier tarifaire ? « Ce sont également les Français qui le payent, au fil du temps qui passe, les prix moyens de l'électricité vont atterrir et le bouclier va se réduire. Ce qui fait que, in fine, l’augmentation sera limitée à 10% l’année prochaine », a-t-il indiqué. « Nous allons, ajoute-t-il à ce propos, travailler ensemble avec le ministre pour faire en sorte que sur l’horizon long, c'est celui dans lequel nous devons inscrire l’action de l’EDF pour que nous puissions aller vers la stabilisation des prix ». Ainsi, le PDG d'EDF ne le cache pas : il mise beaucoup sur la compréhension des pouvoirs publics pour garantir une situation de stabilité à l’entreprise, particulièrement en ces temps de crise.
Approvisionnement en électricité : pas d'appréhensions pour cet hiver !
Revenant sur l’accord signé entre EDF et le gouvernement, Luc Rémont dira : « Nous sortons d'un système dans lequel EDF était obligé de vendre un tiers de sa production à 42 euros du mégawattheure, le reste - par défaut - devenait sujet aux fluctuations de très court terme des prix du marché de l'électricité ». Ce système, le PDG le trouve pénalisant et pour les consommateurs et pour EDF. Il souhaite donc le changer pour soulager le budget de l’État auquel il est souvent fait appel, notamment en période de crise.
À ce titre, Luc Rémont se montre optimiste sur le travail qui a déjà été fait à travers l’accord conclu avec le gouvernement : « Avec Bruno Le Maire et Agnès Pannier-Runacher, nous avons travaillé pour avoir un système plus responsabilisant pour l'entreprise ». Il se félicite également des termes de l’accord « parce qu'il nous conduit à tirer notre commerce vers le long terme pour stabiliser les prix d'abord ». Le PDG trouve, en effet, l’accord « plus protecteur sur le système actuel ».
C’est « un instrument plus fort qui couvre la totalité de la production nucléaire d'EDF cette fois-ci. Si les prix augmentent trop, l'État récupère la totalité de la valeur de la production électro-nucléaire d'EDF pour pouvoir la redistribuer aux concitoyens (...) C'est cet ensemble qui va nous permettre, à partir de 2026, de viser les fameux 70 euros du mégawattheure », résume Luc Rémont.
Invité à s’exprimer sur ses prévisions hivernales, le PDG d'EDF n’évoque pas d’appréhensions particulières, même s’il souhaite, voire compte, sur la retenue des consommateurs à persévérer dans les efforts de sobriété. Certes, contrairement à 2022 où la France avait dû recourir à l’importation, cette année, « nous exportons [de l'électricité] tous les jours », mais « il faut rester vigilants, toujours », conclut-il.