En France, les prix de l'électricité font débat. La hausse prévue en 2024 est au centre d'informations contradictoires entre EDF et le gouvernement. En effet, les deux parties avaient communiqué des chiffres qui ne concordent pas.
À la fin du mois de septembre, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) avait annoncé une hausse de prix de l'ordre de 10 à 20 % au début de l'année 2024. De son côté, Bruno Le Maire avait indiqué que si une augmentation devait être appliquée, elle ne serait pas de l’ordre de 10 à 20% comme évoqué, mais de 10% au maximum.
Toutefois, la situation est en train de rentrer dans l'ordre entre l'État et l'EDF. Un compromis serait en cours de finalisation selon certains médias. En effet, après des semaines de négociations, les deux parties se sont entendues sur les grandes lignes de la future régulation qui encadrera les prix de l'électricité nucléaire en France à partir de 2026, année à laquelle le système actuel sera devenu caduc. Cet accord a été discuté à l'occasion d'une réunion de travail, le 6 novembre, en présence de la Première ministre, Élisabeth Borne, et du PDG d'EDF.
« Les points de vue à la fois techniques et politiques sont maintenant très rapprochés », estime Le Figaro, qui cite des sources proches du dossier. Le ministre de l'Économie a confirmé cette information ce mercredi 8 novembre, indiquant, donc, que la conclusion d'un accord est « une question de jours ».
Le nouvel accord sur les prix de l'électricité
Le gouvernement et l'EDF doivent se mettre d'accord sur deux éléments importants. Le premier concerne l'équilibre entre les impératifs financiers d'EDF et la capacité du consommateur à encaisser des hausses de prix. Le gouvernement veut éviter une augmentation forte et immédiate des prix de l'électricité, tant pour les particuliers que pour les entreprises. De son côté, EDF a besoin de marges de manœuvre plus importantes vu l'état de son bilan. « Je dois m'assurer que (l’accord) soit soutenable financièrement pour EDF, car rien ne serait pire que d'acheter la paix sociale avec les industriels avec un prix cassé et d'être obligé de recapitaliser EDF avec l'argent des Français dans quelques années », a expliqué Bruno Le Maire.
Le deuxième sujet de discorde entre les deux parties porte sur la conception de l'entreprise EDF. Détenue à 100% par l’État, cette entreprise devra-t-elle être administrée de manière qui fera que les prix de vente seront entièrement administrés, ou à la manière d’une entreprise de plein exercice, libre de sa politique commerciale ? À cette question, Luc Rémont, PDG de l'entreprise, répond qu'EDF est une entreprise commerciale « commerçante responsable ».
Pour revenir à l'accord qui sera signé prochainement, il stipule, toujours selon les médias, que le futur système de régulation devrait se décliner sous la forme de plusieurs dispositifs. Un seuil de « crise » sera fixé. Autrement dit, un prix autour de 110 euros du MWh, au-delà duquel la quasi-totalité des revenus d'EDF serait prélevée et redistribuée à tous les consommateurs. Une sorte de coupe-circuit en cas d'accident de marché. Dans des zones de prix plus normales, une régulation plus classique s'appliquera. Les prélèvements – et redistribution - s'opéreront à des taux modulés par paliers de prix. Paliers dont le niveau doit encore être précisé.