Mise en place en 2019, la prime de partage de la valeur, appelée d’abord Prime Macron, permet à l'employeur de verser une prime à ses salariés. Très prisée par les Français, elle a perdu subitement de son prestige, après une annonce majeure.
Après l'annonce de sa défiscalisation, le 1ᵉʳ janvier 2024, la prime de partage de la valeur dégonfle. Elle est passée de 1,2 milliard d’euros, au premier trimestre de l’année 2023, à seulement 490 millions d’euros au premier trimestre de l’année 2024 en cours. L’Insee, qui révèle ces chiffres, rappelle que le montant versé peut atteindre 6 000 euros pour un salarié.
En fait, la prime de partage de la valeur était exonérée des cotisations sociales, mais cette année 2024, ce n’est plus le cas pour les taxes CSG et de CRDS. Depuis janvier 2024, l’exonération de l’impôt sur le revenu n’est encore en vigueur qu’au cas où elle serait reversée à un plan d'épargne ou pour les salariés faisant partie d'une entreprise de moins de 50 salariés dont les salaires sont trois fois moins que le Smic.
La chute de la prime ralentit la hausse des salaires
Cette chute brutale impacte donc directement l’évolution des salaires qui entament ainsi une tendance au ralentissement. Une décroissance constatée malgré la poursuite de leur progression, évaluée à 2,8% sur un an au premier trimestre contre 3,1% au trimestre précédent. « La baisse sur un an des versements de cette prime a davantage grevé la croissance annuelle des salaires que celle du coût du travail » horaire, parti à la hausse de 3% au premier trimestre, explique en effet l’Institut national des statistiques et des études économiques.
Dans les secteurs marchands non agricoles, les salaires ont progressé de 2,8% sur un an au premier trimestre 2024 contre 3,1% au cours des trois mois précédents, selon l’Insee, qui a précisé que sur la même période, les rétributions mensuelles des travailleurs ont progressé de 3,1%, alors que le secteur tertiaire a, quant à lui, connu une hausse de 2,7%. Le secteur de la construction évoluera, de son côté, de 2,1%.
Enfin, notons que les entreprises qui ont vu venir cette mesure ont pris leurs dispositions. Selon une étude de la Banque de France, à la fin de l’année 2023, moins de 30% des accords issus des négociations annuelle obligatoires signalaient le versement d'une prime Macron. 40% des entreprises l’avait versée l’année qui a précédé.