La prime d’activité est devenue un soutien essentiel pour de nombreux travailleurs modestes, mais une question persiste : faut-il atteindre un certain niveau de salaire pour y avoir droit ? Alors que des millions d’actifs la perçoivent, les règles d’éligibilité restent encore floues pour beaucoup.
La prime d’activité est destinée à compléter les revenus des personnes exerçant une activité professionnelle tout en disposant de ressources modestes. Mise en place en 2016 pour remplacer le RSA activité et la prime pour l’emploi, elle vise à encourager le travail tout en réduisant la pauvreté des actifs. Elle s’adresse aux personnes de plus de 18 ans, résidant en France et percevant un revenu professionnel ou certains revenus de remplacement.
Le montant versé dépend de l’ensemble des ressources du foyer : salaires, allocations, indemnités, aides au logement ou pensions. Le calcul s’effectue chaque trimestre, sur la base des trois mois précédents, afin de coller au plus près à la situation réelle de l’allocataire. Une hausse ou une baisse de revenus peut donc faire varier la prime d’un trimestre à l’autre.
Pour un adulte seul sans enfant, la prime commence à diminuer autour de 1 500 euros net mensuels et disparaît généralement vers 1 800 euros. Pour les couples ou les foyers avec enfants, les plafonds sont plus élevés : un ménage peut continuer à la percevoir tant que ses revenus ne dépassent pas approximativement 3 600 euros net. Ces seuils montrent que la prime n’est pas réservée uniquement aux tout petits salaires, mais qu’elle vise une large partie des travailleurs percevant des revenus modestes.
Selon Sud-Ouest, les montants peuvent représenter un complément non négligeable. Une personne rémunérée au Smic, soit 1 329,05 euros net en 2024, peut recevoir autour de 250 euros par mois. Un parent isolé gagnant 1 700 euros peut toucher environ 140 euros. Un couple avec deux enfants, et 2 500 euros nets de revenus cumulés, peut prétendre à environ 200 euros par mois.
Un seuil minimum de revenus… mais seulement pour certaines catégories
Contrairement à une idée répandue, la prime d’activité n’exige pas de gagner un salaire minimum pour être accordée. La règle générale est claire : elle est accessible dès le premier euro gagné. Aucun seuil minimal n’est imposé pour les salariés classiques, les travailleurs indépendants ou les personnes percevant certaines indemnités, comme le chômage ou la retraite.
Mais il existe un cas particulier qui crée souvent de la confusion. Les étudiants salariés, les apprentis et les stagiaires ne peuvent percevoir la prime d’activité que s’ils justifient d’un revenu minimum. Ce seuil a été fixé à 1 082,87 euros net par mois en 2024, et doit être atteint pendant chacun des trois mois précédant la demande. L’objectif est d’éviter que l’aide ne bénéficie à des activités occasionnelles et de la réserver aux jeunes réellement insérés dans l’emploi. Une exception subsiste toutefois : s’ils ont un enfant à charge, ce seuil ne s’applique plus.
Pour demander la prime, la procédure est entièrement dématérialisée : il suffit de se rendre sur le site de la CAF ou de la MSA et de déclarer les ressources du trimestre écoulé. La prime est alors versée pour trois mois, avant d’être recalculée.
Ainsi, si la prime d’activité demeure un soutien essentiel pour de nombreux travailleurs, elle ne requiert pas, sauf cas particuliers, de percevoir un salaire minimum. Son objectif reste inchangé : compléter les revenus modestes pour soutenir l’activité et garantir un meilleur pouvoir d’achat.
