Les prêts personnels ont connu une baisse spectaculaire sur un an au deuxième trimestre 2023, selon l'Association française des sociétés financières (ASF). Les établissements bancaires sont moins enclins à octroyer des prêts personnels en raison de leur faible rentabilité. Les crédits à la consommation accordés connaissent ainsi leur deuxième trimestre consécutif de baisse.
L'octroi de prêts personnels plombé par la hausse des taux d'intérêt
Les banques centrales, françaises et européennes, ont dû recourir à des augmentations successives de leurs taux directeurs en vue de contrer l'inflation. Si cette mesure s'est avérée efficace pour limiter l'augmentation de la hausse des prix, elle a eu pour externalité négative de rendre plus frileux les établissements bancaires lors de leur décision d'accorder des crédits aux particuliers.
En effet, ces produits financiers s'avèrent de moins en moins rentables et ont amené les banques à être plus sélectives. Cette rentabilité en baisse est à l'origine de celle enregistrée dans les octrois de prêts personnels. « Malgré les mesures de mensualisation du taux de l'usure, le bilan demeure lourd pour le prêt personnel », observent les auteurs de l'étude de l'ASF.
Un taux d'usure autorisé qui stagne
Le taux d'usure concernant les prêts personnels n'a connu qu'une hausse modérée, passant de 21,04 % au 1ᵉʳ janvier à 21,45 % au 1ᵉʳ juillet pour les prêts d'un montant maximum de 3 000 euros. Depuis cette année, le taux d'usure, qui sert à protéger les emprunteurs du surendettement, est désormais calculé tous les mois, et non chaque trimestre.
Selon les données de la Banque de France, les prêts personnels représentent aujourd'hui la moitié des encours du crédit à la consommation, avec un montant total de 96,5 milliards d'euros à la fin mars.
Le financement automobile repart à la hausse
Les financements d'automobiles neuves ont, pour leur part, rebondi de 10,5 % au deuxième trimestre 2023. L'Association française des sociétés financières salue « une bonne performance (...) essentiellement portée par les opérations de location avec option d'achat (LOA) ». Si le volume de financement total des automobiles neuves se situe à un niveau élevé, soit à 2,58 milliards d'euros, il n'est donc pas révélateur d'une capacité des emprunteurs à rembourser leurs crédits.
L'ASF note bien, dans son rapport du 20 juillet, que les impayés se stabilisent. Elle remarque toutefois que ces derniers « persistent encore dans le financement automobile ». La production de crédits à la consommation est, de ce fait, à la baisse, avec 4,7 % sur un an au deuxième trimestre, équivalant à un montant total de 12,19 milliards d'euros.