Depuis plusieurs années, le pouvoir d'achat ne cesse de s'éroder en France. Il est au centre des préoccupations des Français qui sont nombreux à se retrouver dans la précarité. Un récent baromètre politique publié à la fin du mois de janvier, indique que 55 % des personnes interrogées s'inquiètent sur la détérioration du pouvoir d'achat.
L'année 2024 avec son lot d'augmentation dans plusieurs secteurs n'amène cependant pas que de mauvaises nouvelles pour les Français. En effet, selon une estimation de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), publiée vendredi 16 février, les Français devraient retrouver 1% de pouvoir d'achat en 2024.
Cette estimation indique que les Français devraient dépenser 380 euros en plus en 2024, par rapport à 2023. À la fin de l'année 2024, leur pouvoir d'achat devrait atteindre 2,6 points au-dessus de son niveau de fin 2019, affirme également cette étude.
Pour l'OFCE, le pouvoir d'achat des Français serait soutenu par l'augmentation des revenus du patrimoine (immobilier, intérêts de l'épargne...) à hauteur de 190 euros, mais aussi par les prestations sociales (+250 euros), grâce aux indexations de début d'année, dont 5,3 % pour les retraites. Ces dernières devraient être supérieures à l'inflation attendue pour 2024, ajoute encore l'observatoire.
Le pouvoir d'achat avait augmenté pour les 10% des plus aisés en France
Cependant, il faut souligner que cette estimation souligne que les revenus du travail baisseraient de 40 euros, malgré une hausse de 0,8% du salaire réel, en raison d'une contraction de l'emploi, et d'une baisse des revenus des indépendants. D'un autre côté, les prélèvements affecteraient le pouvoir d'achat de 20 euros, indique l'OFCE.
Il faut dire également que les Français sont différemment impactés par cette hausse du pouvoir d'achat. L'OFCE met en avant dans son étude des « dynamiques très différentes » entre sources de revenus ces dernières années, marquées par « deux chocs spécifiques », le Covid et la crise énergétique et inflationniste.
Ces deux dynamiques engendrent des « situations hétérogènes » entre ménages. Ainsi, le panier de consommation a augmenté de moins de 10,7 % pour les 10 % de ménages les moins impactés, mais de plus de 13,9 % pour les 10 % de ménages les plus exposés au choc.
Ce choc a donc impacté ceux qui vivent davantage en zone rurale, les ménages modestes et également les retraités. Il faut aussi souligner qu'entre 2021 et 2023, le pouvoir d’achat s’est maintenu pour les plus modestes. Il a nettement baissé pour les classes moyennes (-0,3 à -0,8 %). Et c’est pour les 10 % les plus aisés qu’il a le plus augmenté (+1,2 %), notamment grâce à la bonne tenue des marchés financiers.