Hausse record de prix et restrictions en supermarché : pourquoi les œufs s’arrachent-ils aux États-Unis ?

Les prix des œufs aux États-Unis atteignent des niveaux records, avec des hausses allant jusqu’à 65 % en un an. En cause, une grippe aviaire dévastatrice, des abattages massifs de volailles, et une demande saisonnière en forte hausse. Face aux pénuries, certains supermarchés limitent les achats, tandis que les consommateurs et restaurateurs subissent de plein fouet cette flambée des prix. L’inquiétude grandit, alors que les experts anticipent de nouvelles hausses en 2025.

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L'image montre une rangée d'œufs bruns disposés dans un plateau en carton.
Prix records et restrictions en supermarché : pourquoi les œufs s’arrachent-ils aux États-Unis ? | Econostrum.info

Le prix des œufs aux États-Unis atteint des sommets, dépassant parfois 19 dollars la boîte de 18, une hausse de 65 % en un an. Cette flambée des prix s’explique par une crise de production liée à la grippe aviaire, une demande saisonnière en forte hausse et des tensions politiques. Face à la pénurie, certains supermarchés limitent les achats, tandis que les vols de cargaisons d’œufs se multiplient.

En seulement un an, le prix moyen d’une douzaine d’œufs est passé de 2,51 dollars en décembre 2023 à 5,29 dollars début 2025, atteignant même 9,99 dollars dans certains États. Cette augmentation spectaculaire s’explique en grande partie par une épidémie de grippe aviaire ayant décimé 33 millions de poules. Pour endiguer la propagation du virus, les autorités américaines ont procédé à l’abattage préventif de 13 millions de volailles supplémentaires en décembre dernier, réduisant drastiquement l’offre.

Parallèlement, la demande d’œufs a explosé en raison des fêtes de fin d’année. La période allant d’octobre à décembre est traditionnellement marquée par une forte consommation, notamment pour les préparations culinaires liées à Thanksgiving et Noël. Ce phénomène saisonnier amplifie encore la tension sur les prix, déjà fragilisés par la crise sanitaire touchant les élevages.

Des restrictions sur les quantités d’achats d’œufs en supermarché

Face à la raréfaction des stocks, plusieurs grandes surfaces ont mis en place des quotas d’achat, notamment au Nevada, en Ohio, en Floride et en Californie. Des pancartes affichées en rayon préviennent les clients que la quantité d’œufs par personne est limitée à deux boîtes maximum, une mesure rarement observée pour un produit du quotidien.

Certains magasins reconnaissent même ne pas pouvoir maintenir leurs prix habituels. Dans plusieurs enseignes, des excuses officielles sont présentées aux consommateurs, expliquant que les coûts ont augmenté de manière incontrôlable. Cette crise impacte également les restaurants, à l’image de Waffle House, une célèbre chaîne américaine, qui a dû ajouter 50 cents par œuf sur ses menus pour compenser la flambée des prix.

Un marché sous tension, entre vols et enjeux politiques

L’explosion des prix transforme l’œuf en produit de luxe, au point d’attirer les convoitises. Le 1er février 2025, un vol spectaculaire a été signalé en Pennsylvanie, où 100 000 œufs ont été dérobés dans une remorque de camion. Le butin est estimé à 40 000 dollars, illustrant l’ampleur du phénomène.

Cette crise s’est également invitée dans le débat politique. La Maison Blanche, sous l’administration Biden, est accusée par les républicains d’avoir aggravé la situation en autorisant l’abattage massif de volailles, réduisant ainsi l’offre et faisant grimper les prix. L’ancienne porte-parole de Donald Trump a tenu à rappeler que « les prix des œufs ont augmenté de 65 % sous Joe Biden », dénonçant une mauvaise gestion de la crise par le gouvernement actuel.

Vers une stabilisation ou une nouvelle hausse ?

Les experts estiment que les prix pourraient augmenter encore de 20 % en 2025, selon le département de l’Agriculture des États-Unis (USDA), comme le rapporte le Figaro. Cette prévision inquiète les consommateurs, alors que l’inflation reste un sujet central pour les ménages américains.

Si la grippe aviaire est contenue et que la production se stabilise, les prix pourraient redescendre progressivement. Mais en cas de nouvelle vague épidémique ou de perturbations supplémentaires sur le marché, les œufs risquent de rester un produit de plus en plus inabordable pour une partie de la population.

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