Même s’il est au plus bas depuis quatre décennies, le taux de chômage en France semble avoir du mal à diminuer davantage. Selon le Bureau international du travail (BIT), il est actuellement de 7,2 % de la population active, un taux identique à celui du premier semestre 2020, avant la pandémie de Covid. Cependant, l’Insee prévoit que réduire davantage ce taux à court terme sera compliqué.
Le taux de chômage en France sur une courbe stable
L’Insee dénombre 20 000 chômeurs de plus par rapport au premier semestre 2023, pour un total de 2,2 millions de personnes. Cela représente une hausse de 0,1 %, alors que le début d’année avait été marqué par une baisse de 0,1 %. L’Insee rappelle que si ce taux « demeure très proche de son plus bas niveau mesuré depuis le deuxième trimestre 1982 », il n’a baissé que de 0,2 % en un an.
Le chef de la division synthèse et conjoncture du marché du travail à l’Insee, Yves Jauneau, souligne que ces nouveaux chiffres confirment une « tendance à la stabilité, comme le prévoyait notre dernière note de conjoncture en juin qui tablait sur un taux de chômage inchangé à 7,1 % toute l’année 2023 ».
Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi, également stable, confirme cette tendance. Le taux d’emploi des 15 à 64 ans est aussi stable à 68,6 %, soit son plus haut niveau depuis le début des mesures de l’Insee en 1975. Seuls les 55 – 64 ans voient leur taux augmenter de 0,7 %, « conséquence en partie des réformes précédentes ».
Une baisse de la création d'emplois ?
La courbe du chômage français est donc « en forme de plateau », comme le qualifie Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Pour les instituts économiques, cela témoigne de la baisse de la création de nouveaux emplois en France.
L’Insee indique que seuls 19 700 nouveaux emplois ont été créés en France au premier semestre de l’année 2023, contre 86 800 au premier semestre de la même année. Cette différence s’explique notamment par la reprise post-Covid qui fut à l’origine de la création d’un nombre d'emplois conséquent. Le taux d'emploi des jeunes semble, lui aussi, en stagnation.
« Les entreprises ont aussi des pertes de productivité à rattraper depuis le Covid et pourraient faire de l’emploi une variable d’ajustement », explique Mathieu Plane. Cette analyse est partagée par les experts de l’OFCE qui prédisent « 100 000 pertes d’emplois entre la fin de l’année 2022 et 2024 ». Le taux de chômage en France pourrait ainsi grimper à 7,4 % dès le trimestre prochain, voire à « 7,9 % à la fin de l’année prochaine », selon ces mêmes experts.
Ces prévisions pessimistes ne découragent pas l’exécutif qui ambitionne de ramener le taux de chômage à 5 % à l’horizon 2027. Dans cette perspective, la création de 700 000 à 800 000 postes supplémentaires d’ici à la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron est prévue.
Une réaction ? Laissez un commentaire
Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.