Les vacanciers ayant choisi le littoral de la mer d’Iroise sont toujours agréablement surpris de l’absence de péage dans la région bretonne. Il faut dire que la Bretagne est l’exception à la règle française qui éparpille des péages de plus en plus chers sur tout le territoire. Mais quelle est la raison de ce privilège ?
Alors que les autoroutes françaises sont bardées de péages, prendre la route en Bretagne est complètement gratuit. En effet, passé Nantes, Rennes ou Caen, les automobilistes ne rencontrent aucun péage. La Bretagne est la seule région de France où il n'y a pas de péages. La légende raconte que cette région bénéficie de ce régime particulier grâce à la duchesse Anne de Bretagne, qui aurait accepté de se marier au roi de France Charles VIII contre la gratuité des routes. Mais la réalité est un peu différente.
Si les autoroutes de Bretagne sont complètement gratuites, c'est parce que, techniquement, ce ne sont pas de vraies autoroutes. Mis à part l’A84, qui relie Caen à Rennes et qui n’a pas été concédée, le territoire breton ne dispose pas d’autoroute à proprement parler. Il est, en revanche, parsemé de « routes express », autrement dit des nationales qui possèdent une double voie de chaque côté et sur lesquelles il est possible de rouler à 110 km/h. Mais qui dit point d’autoroute, dit point de péage.
Un plan bien ficelé pour éviter le péage
Toutefois, pour prendre une autoroute payante, il faut qu’il y ait un autre itinéraire qui mène à la même destination et qui soit gratuit et accessible à tout le monde. Or, ce n’est pas le cas en Bretagne, malgré les multiples routes que compte cette région et son trafic dense qui dispose de nombreux échangeurs sur les voies rapides. La gratuité des routes bretonnes est le fruit d’un collectif de la région, qui a fait en sorte que ce privilège puisse être pérennisé.
Dans le détail, le Comité d’étude et de liaison des intérêts bretons (CELIB) était un club dont faisaient partie des personnalités publiques influentes. Durant les années 1950, l’idée est venue aux membres de ce comité de moderniser le tissu routier du territoire pour désenclaver la région. Le CELIB a ainsi obtenu du gouvernement un plan de modernisation entièrement financé par l’État que le président Pompidou leur concède. La Bretagne bénéficia, alors, de 22,4 milliards de francs.