La plateforme de commerce en ligne Shein est au centre d’une controverse depuis la découverte de la vente de poupées à caractère pédopornographique sur son site. Ces articles, signalés début novembre 2025 par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), ont conduit à une réaction immédiate du gouvernement français.
Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a annoncé qu’en cas de récidive, il pourrait demander l’interdiction d’accès à la plateforme sur le territoire français. Le ministre a déclaré lundi 3 novembre sur BFMTV : « Là, on a dépassé les bornes. Ces objets horribles sont illégaux. Je veux être très clair : si ces comportements sont répétés, nous serons en droit et je le demanderai, qu’on interdise l’accès de la plateforme Shein au marché français. » Ces propos font suite à l’enquête ouverte par la DGCCRF, chargée de contrôler la conformité des produits et de sanctionner les pratiques illicites.
Les produits ont été retirés du site français de Shein ainsi que d’AliExpress, une autre plateforme où des articles similaires étaient disponibles. Cependant, ces poupées restent accessibles à l’étranger, notamment via des connexions utilisant des VPN, selon Roland Lescure. Le ministre a également précisé que la législation française interdit toute diffusion de représentations à caractère pédopornographique, passible de sept ans d’emprisonnement et de 100 000 euros d’amende.
Les réactions des autorités et les suites envisagées contre Shein
La haute-commissaire à l’Enfance, Sarah El-Haïry, a annoncé la convocation des principales plateformes de commerce en ligne pour obtenir des explications. Elle a déclaré vouloir « remonter jusqu’aux fournisseurs » responsables de la mise en ligne de ces produits. Selon elle, le retrait des articles ne constitue « pas une action suffisante ». Le ministère de l’Économie a indiqué qu’il suivrait la situation de près et que d’autres contrôles seraient effectués dans les prochaines semaines.
Shein, qui se présente comme un acteur mondial du commerce en ligne, a assuré avoir supprimé immédiatement les produits concernés après le signalement des autorités françaises. L’entreprise n’a pas précisé le nombre d’articles vendus ni les éventuelles mesures internes prises pour éviter de nouvelles infractions.
Cette affaire intervient alors que plusieurs grandes plateformes sont régulièrement mises en cause pour la vente d’articles non conformes ou dangereux. La DGCCRF a rappelé récemment que 57 % des produits testés sur certaines plateformes présentaient des risques pour les utilisateurs. Le gouvernement envisage désormais un renforcement des contrôles et une coopération accrue avec les autorités européennes afin de mieux encadrer les pratiques des acteurs du commerce en ligne opérant en France.








