La question de la production des pompes à chaleur illustre la faillite de la politique d’Emmanuel Macron dans ce secteur. Depuis 2017, la question de la réindustrialisation de la France est au cœur des préoccupations politiques.
Emmanuel Macron a mis en place plusieurs initiatives pour contrer la désindustrialisation et relancer la production sur le territoire. Parmi les secteurs ciblés, celui des pompes à chaleur (PAC) a été désigné comme un vecteur potentiel pour dynamiser l’industrie, notamment dans le cadre de la transition énergétique. Cependant, plusieurs obstacles ont fragilisé ce secteur, mettant en lumière des défis inattendus pour les ambitions gouvernementales.
En 2023, le président de la République a présenté un plan visant à multiplier par dix la production française de pompes à chaleur d’ici 2027. L’objectif : produire un million d’unités par an, afin de répondre à une demande croissante, notamment en Europe, pour ce type de technologie écologique. Le ministre de l’Économie de l’époque, Bruno Le Maire, et le ministre délégué à l’Industrie et à l’Énergie, Roland Lescure, ont défendu ce projet en soulignant son rôle dans la transition énergétique et la réduction de la dépendance aux énergies fossiles.
Des aides pour les entreprises afin de créer plus de 15 000 emplois dans le secteur des pompes à chaleur
Afin d’encourager la production locale, le gouvernement a mis en place des aides pour les entreprises, dont des crédits d’impôt, et visait à créer plus de 15 000 emplois dans le secteur, excluant les métiers liés à l’installation. Un plan prometteur, soutenu par une dynamique de marché favorable après la pandémie de Covid-19.
Cependant, la réalité s’est avérée bien différente. Plusieurs facteurs ont perturbé cette dynamique. L’augmentation du coût de l’électricité, la concurrence des chaudières à gaz et la crise dans le secteur de la construction ont conduit à une chute de près de 50 % des ventes de pompes à chaleur en France en 2024, par rapport à 2022. Selon le ministère de l’Industrie, « la dynamique s’est inversée depuis 2023 » et l’objectif ambitieux de croissance semble désormais incertain.
La production nationale a également chuté en 2024, atteignant à peine 170 000 unités, contre 200 000 en 2023. En dépit des investissements considérables dans les usines françaises, qui avaient atteint une capacité de production de 500 000 unités par an, les sites industriels ont dû réduire leurs activités. Des mesures de chômage partiel ont été mises en place dans des usines comme celle d’Atlantic dans le Pas-de-Calais, et des plans de sauvegarde de l’emploi ont été activés, notamment pour 225 salariés de Saunier-Duval à Nantes.
Des fermetures d’usines en France et relocalisations
Des fermetures d’usines ont également eu lieu, illustrant les difficultés du secteur. En Alsace, le groupe BDR Thermea (groupe De Dietrich) a annoncé la fermeture de son site à Mertzwiller d’ici mi-2027, entraînant la suppression de 320 postes. « C’est la douche froide, un crève-cœur pour nous », a déclaré Philippe Lazarus, délégué Force ouvrière, en référence à l’annonce de la fermeture du site. La production des pompes à chaleur sera transférée en Slovaquie, et une autre ligne de production partira en Turquie.
Ces fermetures témoignent d’une situation complexe où les ambitions de réindustrialisation se heurtent à des réalités économiques difficiles. Le secteur des pompes à chaleur, pourtant porte-drapeau de la transition énergétique, se trouve désormais confronté à une baisse de la demande et à une reconfiguration géographique de la production.
Avenir incertain malgré les aides
Malgré ces difficultés, les initiatives gouvernementales pour soutenir le secteur, telles que les certificats d’économies d’énergie (CEE), restent en place. Audrey Zermati, directrice de la stratégie d’Effy, spécialiste de la rénovation énergétique, souligne que des aides substantielles existent encore pour les ménages, en particulier ceux à faibles revenus, bien que le coût des pompes à chaleur demeure élevé.
Le gouvernement maintient son objectif d’atteindre un million de pompes à chaleur produites en 2027, mais l’atteinte de cet objectif dépendra largement de la reprise du marché et de la résolution des problèmes liés à la compétitivité des prix de l’énergie. Les experts et les acteurs du secteur insistent sur la nécessité d’un soutien continu pour éviter un échec de cette ambition.









Voici quelques autres raisons : pour installer une PAC, il faut d’abord complètement isoler sa maison. Or l’Insee vient de démontrer (à partir d’un échantillon d’un million de chantiers) que les coûts d’isolation exigent des durées d’amortissement voisines de 100 ans aux prix actuels de l’énergie. Embarrassant. En second lieu, l’installation des PAC, c’est la jungle. Le moindre devis proposé par un artisan fait état de prix d’achat des PAC double par rapport du prix sortie usine (sans parler de la pose). Installer une PAC, c’est un commerce avant d’être un service. Vous pourriez avoir intérêt à acheter une PAC dans le commerce et la faire poser…mais vous ne trouverez personne…et vous n’avez pas le droit de la poser vous-même. L’impasse. Bon, les canicules sauveront la mise aux PAC d’été, au grand dam des écologistes pur jus.
Quant aux Certificats d’économie d’énergie, il est normal qu’ils restent en place: il ne coûtent rien à l’État et sont financés par les consommateurs….dans leurs factures.