À Paris, la découverte de polluants éternels dans l’eau potable soulève des inquiétudes. Ces substances chimiques persistantes, utilisées depuis des décennies, se retrouvent désormais dans le réseau d’adduction d’eau.
Face à cette situation, la régie Eau de Paris annonce un renforcement des contrôles et engage une plainte contre X pour pollution. Pendant que la recherche avance, les autorités s’interrogent sur l’impact de ces contaminants et sur les moyens de les éliminer durablement.
Après la publication d’une enquête menée par l’UFC-Que Choisir et l’ONG Générations Futures, révélant la présence de PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) dans l’eau du robinet du 10ᵉ arrondissement de Paris, Eau de Paris a réagi rapidement.
Lors d’une conférence de presse, son président, Dan Lert, a annoncé sur France 3 porter une plainte contre X pour pollution et atteinte à l’environnement. Cette initiative vise à identifier les responsables de cette contamination aux polluants éternels et à prévenir toute dégradation supplémentaire de la qualité de l’eau potable.
Des contrôles renforcés pour mieux identifier les risques
Eau de Paris assure déjà effectuer plus de 400 000 analyses par an sur la qualité de l’eau. Quatorze des vingt types de PFAS recherchés ne sont jamais détectés, et tous restent en dessous des seuils réglementaires.
Toutefois, la régie publique souhaite intensifier la surveillance de ces substances et améliorer les techniques de décontamination. Un laboratoire spécialisé situé à Ivry-sur-Seine est mobilisé pour affiner les méthodes de détection et anticiper d’éventuels nouveaux polluants.
Les PFAS, surnommés « polluants éternels », sont présents dans de nombreux produits du quotidien : emballages alimentaires, textiles, cosmétiques et ustensiles de cuisine. Ces composés, hautement solubles dans l’eau, se dispersent dans l’environnement et s’accumulent dans les sols et l’air. Leur présence dans l’eau potable pose la question de leur impact sur la santé publique, bien que les études restent encore limitées sur les effets à long terme d’une exposition continue.
Une prise en charge des coûts qui fait débat
L’un des enjeux majeurs soulevés par cette contamination est le coût du traitement de l’eau. Eau de Paris estime que l’élimination complète des PFAS pourrait générer des surcoûts importants, particulièrement si les normes se durcissent dans les années à venir.
Dan Lert souhaite que ces coûts soient pris en charge par les industriels, responsables de la dispersion de ces substances dans l’environnement, a-t-il indiqué lors de son passage sur France 3. Cette proposition soulève un débat plus large sur la responsabilité des entreprises dans la pollution de l’eau et les mesures à mettre en place pour prévenir plutôt que guérir.
Vers une réglementation plus stricte contre les polluants éternels ?
Si les PFAS ne sont pas encore totalement réglementés, leur détection dans l’eau de Paris relance la question d’un renforcement des normes sanitaires. Les autorités sanitaires et les associations de consommateurs plaident pour des seuils plus stricts et des mesures préventives pour éviter que ces substances ne se retrouvent dans l’eau potable. La plainte déposée par Eau de Paris pourrait marquer un tournant dans la gestion de cette pollution et accélérer la mise en place de nouvelles régulations.