En 2024, les consommateurs âgés de plus de 60 ans ont représenté 50 % des dépenses totales en produits frais traditionnels, selon une étude de Kantar publiée en marge du Salon de l’agriculture. Cette tendance met en évidence un écart générationnel marqué, révélant des différences d’habitudes de consommation entre les générations.
Les produits frais traditionnels, tels que la poissonnerie, la boucherie, les fromages à la coupe et les fruits et légumes, sont principalement achetés par les plus de 60 ans. Plusieurs facteurs expliquent cette préférence marquée.
Les seniors ont grandi avec ces produits et maîtrisent leur préparation, ce qui les rend plus enclins à les acheter et à les cuisiner régulièrement. Ils disposent également de plus de temps pour faire leurs courses et préparer leurs repas, contrairement aux générations plus jeunes qui privilégient des options plus rapides et pratiques.
Un autre facteur clé est le pouvoir d’achat. Les retraités ont généralement une stabilité financière supérieure aux jeunes actifs et peuvent ainsi consacrer une part plus importante de leur budget alimentaire aux produits frais, souvent plus chers que les alternatives industrielles.
Un recul des achats de produits frais chez les jeunes générations
À l’opposé, les moins de 40 ans achètent nettement moins de produits frais. Selon Kantar, plusieurs raisons expliquent cette tendance : le manque de savoir-faire culinaire, le rythme de vie plus rapide, la préférence pour les plats préparés et les contraintes budgétaires. Les jeunes générations privilégient les aliments transformés, plus accessibles et moins contraignants à cuisiner, ce qui impacte directement les ventes de produits frais.
Malgré l’implication des plus de 60 ans, le marché des produits frais a connu une baisse de 1,5 % en 2024. Cette diminution s’explique principalement par l’inflation, qui a rendu ces produits moins abordables pour de nombreux ménages.
Durant la pandémie de Covid-19, la consommation de produits frais avait fortement augmenté, portée par les confinements successifs et la nécessité de cuisiner davantage à domicile. Cependant, avec la réouverture des restaurants et la normalisation des habitudes de consommation, les ménages les plus aisés ont réduit leurs achats, préférant de nouveau les repas à l’extérieur, comme l’indique l’étude de Kantar relayée par le Parisien.
Quels enjeux pour l’avenir du secteur ?
La forte dépendance du marché des produits frais aux consommateurs seniors soulève des interrogations sur l’avenir de cette filière. À long terme, la baisse de consommation chez les jeunes pourrait fragiliser le secteur si de nouvelles générations ne prennent pas le relais.
Pour inverser cette tendance, plusieurs solutions sont envisagées : une sensibilisation accrue aux bienfaits des produits frais, des campagnes éducatives sur la cuisine traditionnelle, ainsi que des mesures incitatives pour rendre ces produits plus accessibles financièrement.
Les experts estiment que sans actions concrètes, la consommation de produits frais pourrait continuer à diminuer, impactant à la fois la santé publique et la pérennité des filières agricoles et artisanales.
