Le président du Mouvement des entreprises de France (Medef), Patrick Martin, a estimé, mardi 6 février, sur BFM Business, que « durcir les règles d'indemnisation du chômage ne suffira pas » pour atteindre le plein-emploi.
Intervenant dans le Good morning Business, le patron du Medef a plaidé pour un travail sur la compétitivité du pays « et pas seulement sur les règles du chômage pour atteindre le plein-emploi ». Plutôt soucieux de préserver en l’état le climat social du pays qu’il trouve « apaisé », il met presque en garde contre d’éventuelles conséquences fâcheuses que pourraient éveiller les tours de vis à répétition dans un pays « assez inflammable ».
L'assurance chômage, un élément de réponse insuffisant
« L'assurance chômage est un élément de réponse, reconnaît le patron des patrons. Mais en l'état, le dialogue entre partenaires sociaux est plutôt apaisé. C'est important dans un pays qui est assez inflammable de préserver cette bonne qualité de dialogue », conseille le patron du Medef. « Si on durcit à nouveau, probablement qu'on fera revenir à l'emploi 100 à 150 000 chômeurs, c'est important, mais pour atteindre l'objectif de plein-emploi, ça ne suffira pas », estime-t-il.
Pour y arriver, le président du Medef insiste sur la simplification des procédures et une meilleure exploitation du savoir-faire local, en agissant notamment sur les prélèvements obligatoires pour arriver à une meilleure compétitivité. « La priorité, c'est de continuer à gagner en compétitivité, c'est que la politique de l'offre, au-delà du discours, se concrétise, rappelle le patron du Medef. On sait qu'on a encore un gap sur les charges sociales, on sait qu'on a encore un gap sur les impôts de production, c'est très difficile pour l'État parce que l'équation budgétaire est d'une complexité inouïe, mais ne perdons pas de vue cette priorité : le plein-emploi sera atteint s'il y a une bonne dynamique économique », a-t-il encore expliqué.
Réduire le décrochage de l'Europe par rapport aux États-Unis
À l'échelle continentale, le président du Medef confirme le décrochage de l’Europe par rapport aux États-Unis en termes de production, d’investissement, mais aussi de financement. La clé pour réduire ce retard réside dans la relance de la machine qui passerait, selon lui, par la mobilisation d’importants montants et surtout faire vite, tout en pensant à alléger les procédures des plans de relance, estime Patrick Martin.
« Les montants doivent être déployés plus vite et les procédures européennes doivent être allégées. Le programme IRA aux États-Unis, c'est 4 mois entre une demande de subvention et le versement, en Europe, c'est 2 à 3 ans », a-t-il détaillé.