La crise du logement est une réalité lancinante en France. Dans son dernier rapport, la Fondation Abbé-Pierre avait indiqué que le nombre de personnes sans-domicile avait plus que doublé en dix ans. Aujourd'hui, environ 330 000 personnes vivraient dans la rue, dans des abris de fortune, à l’hôtel ou dans des centres d’hébergement… Ils sont encore 4,15 millions de personnes à être mal-logées, rapporte la fondation. Pour lutter contre ce phénomène, le gouvernement compte mettre de grands moyens.
Le ministre délégué chargé de la Ville et du Logement, Olivier Klein, a dévoilé la stratégie du gouvernement dans une interview accordée au journal La Croix. Le responsable a annoncé le lancement d'un plan avec une enveloppe de 500 millions d'euros, visant à octroyer directement un logement pérenne aux personnes mal-logées. Cette somme représente le double de celle consacrée à ce secteur lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron.
Un plan ambitieux contre le mal-logement
« Notre objectif, c'est de financer, en plus de ce qui a déjà été fait, 100.000 logements très sociaux en cinq ans, 10.000 places en pensions de famille et 30.000 en intermédiation locative », précise Olivier Klein. Ce plan ambitieux a pour objectif de sortir « plus de 800.000 personnes de la rue en dix ans », toujours selon le ministre qui rappelle que le précédent plan avait déjà permis à « 440.000 personnes de quitter la rue pour accéder à un logement ». Cette opération représente une « petite révolution », pour reprendre les termes de responsable, étant donné que le rythme a été « multiplié par trois par rapport à la période précédente ».
Olivier Klein indique également que « jusqu'ici, les gens passaient de la rue à l'hébergement d'urgence, puis de l'hébergement d'urgence à une solution d'insertion, mais parfois aussi retournaient dans la rue ». Cependant, le nouveau plan « Logement d'abord » a pour ambition de gagner du temps en favorisant le passage direct de la rue au logement durable. Par ailleurs, le ministre explique qu'« en deçà des attentes et des objectifs chiffrés » pour le gouvernement, « l'objectif reste d'en finir avec le sans-abrisme, en particulier pour les familles. Mais si de nombreuses personnes quittent la rue (...), d'autres y arrivent notamment du fait de la situation économique et des flux migratoires ».
Concernant l'hébergement d'urgence, Olivier Klein révèle qu'« on a chaque soir 203.000 places ouvertes, contre 120.000 en 2017 », ajoutant que « c'est un niveau jamais atteint, encore plus fort qu'après le Covid ».