El Niño, ce phénomène climatique particulier qui se caractérise par des températures anormalement élevées de l'eau dans la partie Est de l'océan Pacifique sud, impacte la météo dans le continent européen. Il est d'ailleurs responsable du dôme de chaleur saharien qui recouvre la France au début de ce mois de septembre et qui a provoqué des records de température. Cependant, il n'est pas exclu que ce phénomène ait d'autres répercussions sur le climat hivernal en Europe.
Ce phénomène climatique a été officiellement confirmé par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) en juillet dernier. Les experts le qualifient d'un « double coup dur » pour les conditions météorologiques. La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) indique qu'il y a 95 % de chances qu'une « saison El Niño » se poursuive jusqu'en février 2024.
Les spécialistes aussi expliquent que les effets les plus importants de ce phénomène météorologique ne se feront probablement pas sentir avant l'année prochaine. Ils durent généralement entre 9 et 12 mois, mais peuvent persister pendant des années, avec un pic entre novembre et janvier. Cependant, les scientifiques ignorent encore beaucoup de choses sur ces phénomènes, notamment leur origine.
Pour la saison El Niño en cours, elle devrait se poursuivre jusqu'en 2024. Les experts prévoient que cet événement se renforce dans les mois à venir pour s'achever au printemps de l'année prochaine. El Niño est donc un phénomène complexe dont il est difficile de prédire avec exactitude l'impact sur le climat en Europe dans les mois prochains. Ses conséquences sur les schémas climatiques peuvent également varier en fonction de l'endroit où l'on se trouve sur le continent.
L'Europe connaîtra-t-elle davantage de chutes de neige en hiver ?
« Les années El Niño ont tendance à se caractériser par un début d'hiver doux, humide et orienté vers l'ouest (novembre-décembre) et une fin d'hiver plus froide et plus sèche (janvier-mars) dans la majeure partie de l'Europe du Nord », explique le professeur Adam Scaife, responsable des prévisions à long terme au Met Office (Royaume-Uni).
Dans le sud de l'Europe, les conditions pourraient être globalement plus humides. « Toutefois, précise encore Adam Scaife, il est important de noter qu'il s'agit de la moyenne de nombreux cas d'El Niño et qu'elle n'est pas suffisamment forte pour déterminer avec certitude l'issue du phénomène ». Certaines recherches suggèrent que le changement climatique pourrait accentuer les oscillations entre le chaud et le froid et les rendre plus intenses.
Le professeur Adam Scaife souligne que l'effet exact du changement climatique sur El Niño est encore incertain. « Nous sommes toutefois convaincus que les effets d'un El Niño donné sont de plus en plus marqués à mesure que le climat se réchauffe », indique-t-il. L'expert conclut qu'« outre le fait que cet El Niño sera probablement de grande ampleur et qu'il se produira dans un climat plus chaud que jamais, nous pouvons nous attendre à des effets sans précédent ».
Ainsi, les experts se penchent surtout sur des températures plus élevées en raison de ce phénomène. Donc, les probabilités de chutes de neige inhabituelles en Europe sont insignifiantes. Cependant, comme le phénomène n'est pas encore très connu, rien n'est exclu.