Les pharmaciens en grève le 16 août : vers la fermeture de 90 % d’officines dans de nombreux départements

L’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo) a appelé à une grève le 16 août .

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Les pharmaciens en grève le 16 août : vers la fermeture de 90 % d’officines dans certains départements. Crédit : Canva | Econostrum.info

Une large mobilisation des pharmaciens est annoncée pour le samedi 16 août 2025. L’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo), soutenue par plusieurs organisations professionnelles, appelle à une fermeture nationale des officines en réaction à la réduction des remises commerciales sur les médicaments génériques.

Cette décision fait suite à un arrêté publié au Journal officiel le 4 août, modifiant les conditions de rémunération sur ces produits. L’Uspo indique que dans certains départements, jusqu’à « 90 % des officines seront fermées samedi ».

Ce mouvement, qualifié de journée de réflexion plutôt que de grève, vise à alerter sur les conséquences économiques de cette nouvelle réglementation. « Nous ne sommes pas en grève, nous sommes juste fermés pour réfléchir à la suite, aux éventuelles fermetures, aux licenciements à venir », a déclaré Pierre-Olivier Variot, président de l’Uspo. La mobilisation pourrait s’inscrire dans la durée, avec une reconduction envisagée tous les samedis à partir du 27 septembre.

Une réforme contestée par les pharmaciens dans un contexte de tensions budgétaires

Jusqu’à présent, les pharmaciens pouvaient bénéficier de remises allant jusqu’à 40 % sur les médicaments génériques, octroyées par les laboratoires pharmaceutiques. Ces remises leur permettaient d’obtenir une marge commerciale sans augmentation du prix pour les patients, les médicaments étant remboursés au plein tarif par la Sécurité sociale. Le nouvel arrêté fixe désormais le plafond des remises à 30 % dès le 1er septembre 2025, avec une baisse progressive jusqu’à 20 % en 2027.

Pour les autorités, cette mesure s’inscrit dans une stratégie de réduction des dépenses de santé. Le gouvernement prévoit ainsi 1,7 milliard d’euros d’économies pour l’année 2025, dont 500 millions spécifiquement sur les médicaments. Le ministère de la Santé mise sur une meilleure maîtrise des coûts tout en maintenant l’accès aux traitements, notamment en généralisant l’usage des génériques.

Mais les syndicats de pharmaciens dénoncent un choix aux conséquences graves pour les petites structures. « Pour les petites pharmacies de proximité, les remises sont une ressource indispensable. Elles ne pourront essuyer la moindre perte et devront licencier, voire fermer définitivement », alerte l’Uspo.

Face à cette situation, l’organisation syndicale entend maintenir la pression. « L’arrêté est publié, la colère est immense, mais notre détermination ne faiblira pas », affirme-t-elle sur son site. Cette mobilisation, qui touche de nombreux territoires comme la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Côte-d’Or, la Saône-et-Loire ou le Gers, reflète une inquiétude grandissante dans la profession quant à sa viabilité économique à moyen terme.

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