Pétrole : le baril dévisse, ce que cela va vraiment changer pour votre pouvoir d’achat

La chute du prix du pétrole redistribue les cartes entre consommateurs soulagés et producteurs fragilisés.

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Pétrole : le baril dévisse, ce que cela va vraiment changer pour votre pouvoir d’achat. Crédit : Canva | Econostrum.info

Le pétrole s’échange désormais à moins de 65 dollars le baril, un seuil inédit depuis des mois qui bouleverse les équilibres économiques mondiaux. Bonne nouvelle pour les ménages dont la facture énergétique s’allège, mauvaise pour les producteurs qui voient leur rentabilité s’effriter, sur fond d’incertitudes pour la transition énergétique.

Pour les ménages, cette évolution du marché pétrolier constitue une véritable respiration. Aux États-Unis, les prix à la pompe ont chuté de près de 12 % sur un an au mois d’avril, selon les données officielles rapportées par Sud-Ouest, allégeant ainsi la pression sur le pouvoir d’achat. En Europe, les effets sont plus progressifs, en raison des politiques fiscales sur les carburants et des délais de répercussion sur les prix finaux.

Néanmoins, une baisse durable du pétrole contribue à réduire le coût global de l’énergie, affectant également les coûts de transport et de production. Cela pourrait se traduire, à moyen terme, par une modération des prix dans d’autres postes de consommation comme l’alimentation, les biens manufacturés ou les loisirs.

Pour les économistes, ce contexte constitue un gain de pouvoir d’achat indirect, permettant aux ménages de réaffecter une partie de leur budget vers d’autres usages. Il agit également comme un facteur modérateur de l’inflation dans plusieurs zones économiques, notamment en Europe et en Amérique du Nord.

Des producteurs sous pression, des économies fragiles menacées

Mais ce soulagement des consommateurs s’accompagne de conséquences lourdes pour les pays et entreprises producteurs. Le seuil des 60 dollars par baril est considéré comme critique pour de nombreuses exploitations, en particulier dans le secteur du pétrole de schiste aux États-Unis, où certains acteurs commencent déjà à réduire leurs investissements.

Du côté de l’Opep+, les réactions sont contrastées. Si l’Arabie saoudite ou les Émirats arabes unis peuvent absorber cette baisse grâce à leurs solides réserves financières, des pays comme le Venezuela, le Nigeria ou l’Iran, qui dépendent fortement de la rente pétrolière, se retrouvent exposés à une forte instabilité économique.

Un pétrole bon marché qui freine la transition énergétique

La baisse du prix du pétrole a aussi un impact indirect sur les politiques climatiques. En rendant les carburants fossiles plus compétitifs, elle affaiblit l’attractivité économique des énergies renouvelables. Les investissements dans les secteurs solaire, éolien ou dans les carburants alternatifs pourraient être différés ou réduits, retardant les engagements pris dans le cadre des trajectoires de neutralité carbone.

En 2022, le baril de Brent évoluait entre 100 et 120 dollars, dans un contexte géopolitique tendu marqué par la guerre en Ukraine. La baisse actuelle est attribuée à un ralentissement de la demande mondiale, à la hausse des quotas de production de l’Opep+ et à des pressions politiques pour accroître les volumes extraits, notamment aux États-Unis.

Cette nouvelle configuration illustre la volatilité du marché pétrolier, qui, s’il soulage temporairement les consommateurs, continue de fragiliser les équilibres économiques et environnementaux mondiaux.

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