Chaque année, de nombreux Français sont autorisés à prendre le volant en obtenant le permis de conduire. En France, ce précieux sésame est attribué une seule fois. Toutefois, cette validité à vie pourrait prendre fin pour les conducteurs dépassant un certain âge.
Dans le cadre de la lutte contre les accidents de la circulation, de plus en plus nombreux en France, des parlementaires ont suggéré de conditionner le permis de conduire à une visite médicale après un certain âge, à l'instar de la députée européenne Karima Delli.
En début d'année, le sujet avait alimenté les débats au sein du Parlement européen. Si certains sont favorables à l'application de la visite médicale pour les conducteurs séniors, d'autres ont affiché leur réticence à l'égard d'une telle manœuvre qu'ils jugent discriminatoires envers une tranche de la population qui a besoin de conduire pour se déplacer.
Mercredi 28 février 2024, les députés européens ont ainsi voté contre cette proposition qui figurait dans le rapport de la directive sur le permis de conduire. Ainsi, l'Union européenne préfère laisser chaque pays choisir d'appliquer, ou non, la visite médicale pour les conducteurs séniors. Déjà en vigueur aux Pays-Bas, en Finlande et en Espagne, la France pourrait, elle aussi, appliquer cette mesure.
Pour l'heure, le sujet ne semble pas être une priorité, en particulier avec le contexte politique actuelle. Actuellement, « seuls les conducteurs responsables d’une infraction liée à l’usage d’alcool ou de stupéfiants ayant entraîné une suspension, une annulation ou une invalidation de leur permis de conduire, doivent se présenter devant la commission médicale primaire des permis de conduire relevant des services préfectoraux », explique le gouvernement.
L'examen du permis de conduire devrait changer
De leur côté, malgré le rejet de la proposition du permis de conduire conventionné, les eurodéputés n'ont pas manqué de souligner leur volonté de « garantir des routes plus sûres pour tous les usagers ». Selon eux, la solution à ce problème est que les conducteurs « soient mieux préparés aux situations de conduite réelles et soient conscients des risques. En particulier pour les usagers vulnérables de la route, tels que les piétons, les enfants, les cyclistes et les utilisateurs de trottinettes électriques ».
Pour cela, de nouvelles épreuves devraient être ajoutées à l'examen du permis de conduire. Elles porteront sur la conduite sur une chaussée glissante et enneigée, sur la sécurité du véhicule, sur les angles morts, ainsi que sur l'usage du téléphone portable au volant.