À compter de ce lundi, une voie dédiée au covoiturage, aux bus et aux taxis est mise en service sur le périphérique parisien. Expérimentée lors des Jeux olympiques de Paris 2024, cette mesure vise à fluidifier le trafic, encourager l’usage partagé des véhicules et favoriser des modes de transport plus durables.
Le périphérique parisien, qui accueille près de 1,2 million de véhicules par jour, est l’un des axes les plus congestionnés de France. Pour tenter de réduire la saturation, la mairie de Paris et les autorités de transport ont décidé d’aménager une voie spécifique sur un tronçon de 15 km.
Cette voie est réservée aux véhicules transportant au moins deux passagers, ainsi qu’aux bus, taxis et véhicules d’urgence. Son activation est prévue uniquement aux heures de pointe, principalement en matinée et en fin de journée, lorsque la circulation est la plus dense.
L’objectif affiché est double : inciter les automobilistes à pratiquer le covoiturage pour limiter le nombre de voitures en circulation et garantir un passage plus fluide aux transports en commun et services essentiels.
Des radars ont été mis en place sur la voie de covoiturage
Pour éviter les abus et garantir le respect de cette mesure, les autorités ont installé des radars spécifiques capables de détecter automatiquement le nombre de passagers à bord des véhicules.
Les automobilistes qui emprunteraient cette voie sans respecter les conditions s’exposent à une amende de 135 euros. Ce dispositif s’inspire de modèles déjà en place à Lyon et Grenoble, où des voies similaires ont permis d’améliorer la circulation en favorisant des trajets partagés.
Une mesure qui divise les automobilistes
Si cette mesure est perçue comme un levier écologique et efficace par certains experts en mobilité, elle suscite des réactions partagées parmi les automobilistes et professionnels du transport. Comme le rapporte Ouest-France, la présidente LR de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse, avait adressé une lettre jeudi dernier à Anne Hidalgo dans laquelle elle mentionne ses inquiétudes à propos des embouteillages que pourrait provoquer cette mesure.
D’un côté, les défenseurs du projet estiment que cette initiative permettrait de désengorger le périphérique, en réduisant le nombre de véhicules en circulation tout en améliorant les conditions de transport pour les usagers du bus et du covoiturage.
D’un autre côté, certains conducteurs redoutent une augmentation des embouteillages pour ceux qui n’ont pas d’alternative au véhicule individuel. La suppression d’une voie disponible pour l’ensemble du trafic pourrait, selon eux, aggraver la congestion aux heures de pointe.
Cette voie dédiée sera testée pendant six mois, avant une possible pérennisation ou adaptation du dispositif. À l’issue de cette période, les autorités évalueront son impact sur la circulation et l’environnement, ainsi que le taux d’adhésion des usagers.
Si les résultats sont concluants, ce type d’aménagement pourrait être étendu à d’autres axes stratégiques de la région parisienne, dans une logique de transition vers des modes de transport plus collectifs et moins polluants.
